Richard Cazenave

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Emploi, compétitivité : stop ou encore ?

, 23:51

Comme je l'ai indiqué dans mon billet du 18 janvier[1], le gros de la crise financière est désormais derrière nous. La question de la compétitivité, elle, reste à traiter.

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La face cachée de la perte du triple A

, 11:16

Les explications et les commentaires consécutifs à la pertes du triple A français (et de 8 autres pays européens) sont légion, et parfois dépassés avant même que l'encre des articles ait fini de sécher. Les marchés en ont anticipé les conséquences, au point que même le débat sur le renflouement du Fond Européen de Stabilité Financière (FESF) - lui aussi privé de son triple A - est en train de faire « pschittt », l'Allemagne « préférant cette dégradation du FESF plutôt que de le renflouer ».

Certes, il y a matière à discuter sur la stratégie des Européens qui, en divergeant sur les réponses financières à apporter à la crise de la dette, prêtent le flanc à la spéculation. Pour autant, ce n'est pas dans le court terme, largement commenté par les spécialistes de la finance, que ces questions doivent nous interpeller le plus. Le sujet de fond est d'une plus grande gravité car fait de tendances lourdes qui ne peuvent se corriger dans l'instant. La question centrale posée autour de cette agitation financière est en effet bel et bien celle-ci :

Comment deux pays (ou deux ensembles de pays) aux économies divergentes peuvent ils partager la même monnaie ?

Cette question appelle deux réponses possibles :

  • soit nous adoptons des stratégies convergentes et donc nous allons vers une intégration européenne politique et économique renforcée ;
  • soit nous décidons (ou nous subissons) l'éclatement de la zone euro...

Et c'est bien sur cette question, « quelle politique française pour quelles convergences européennes », que devrait porter le débat de l'élection présidentielle française, sauf à faire d'emblée le choix d'une sortie de l'euro (dont il serait intéressant de décliner toutes les conséquences...).

Pour comprendre les tenants et aboutissants de ce débat, arrêtons-nous un instant sur les performances économiques comparés de la France et de l'Allemagne pour les 10 dernières années.

  • Balances commerciales : depuis 2000, accélération de la croissance de l'excédent allemand et de la croissance du déficit français (voir ci-dessous).
  • Balances commerciales
  • Compétitivité : depuis 12 ans augmentation du coût horaire du travail de 40 % en France contre seulement 14,6 % en Allemagne (il y a 12 ans le coût horaire du travail en France était inférieur de 8 % à celui de l'Allemagne...).
  • Taux de marge des entreprises : il était identique il y a 20 ans (à 33 %). Le taux de marge allemand est aujourd'hui à plus de 40 %, celui des entreprises en France est le plus bas d'Europe.
  • Politiques publiques : elles ont favorisé en France le progrès du pouvoir d'achat et non les gains de productivité, conduisant à un affaiblissement de nos positions exportatrices et à la consommation de biens importés. Elles ont amplifiés au total les déficits publics et ceux de la balance des paiements.(voir ci-dessous)
  • Parités de pouvoir d'achat Balances des paiements
  • Exportations françaises : elles représentaient 55 % des exportations allemandes il y a 10 ans, 40 % aujourd’hui.
  • Solde des échanges de marchandises entre la France et l’Allemagne : il s’élève actuellement à 200 milliards d’euros (10 % du PIB). Les pertes de parts de marché concernent quasiment tous les produits et toutes les régions.
  • Valeur ajoutée créée par l’industrie implantée sur notre territoire : elle représentait 50 % de la valeur ajoutée créée sur le territoire allemand en 2000 ; aujourd'hui 40 % seulement.
  • Entreprises industrielles : de 2000 à 2007, par comparaison avec l’Allemagne, la France en a perdu environ 13 %.

Une rupture de stratégie au moment même où naissait l'Euro

La rupture dans les stratégies réciproque de la France et de l'Allemagne date précisément d'il y a 10 ans, lorsque les autorités allemandes ont pris conscience des contraintes et des dangers de la réunification. Il en a résulté une stratégie de compétitivité mise en oeuvre de façon méthodique et dans tous les secteurs de la vie collective : réforme du marché du travail, modération salariale, investissements d'avenir et de recherche, réduction des déficits publics.

À peu près au même moment, c'est-à-dire au moment même où l'Allemagne et la France faisaient ensemble l'Euro et où la Chine entrait dans l'OMC, la France choisissait une stratégie divergente en imposant brutalement par la loi une réduction forte et uniforme de la durée du travail, engendrant une hausse du coût horaire et des coûts unitaires de production, et réduisant à néant les marges de négociation sur le triptyque emploi-salaire-durée du travail.

Les leçons à tirer sont évidentes.

Il faut non seulement éviter d'agraver la situation, mais il est indispensable de surcroît de consacrer toute notre énergie et les maigres marges de manoeuvre dont nous disposons aujourd'hui, en plein coeur de la tourmente, à poser et à décliner dans la durée une stratégie de reconquête de notre compétitivité.

Outre les orientations dites macro-économiques, qui peuvent s'inspirer de ce que l'Allemagne a fait, la France doit faire face à un autre handicap structurel qui lui est propre : son économie est largement dominée par de grandes entreprises que leur dimension internationale a rendu « apatrides », et dont la contribution réelle à la croissance et à l'emploi dans notre pays va s'amenuisant, attirées qu'elles sont par les croissances à deux chiffres des pays émergents...

Les entreprises familiales, plus ancrées dans le territoire, y sont en trop petit nombre et de trop faible importance. Pourtant il est connu que les entreprises familiales préfèrent produire localement et exporter plutôt que s'implanter ailleurs. Elles y défendent davantage l'emploi.

En France, l'ISF, les problèmes de transmissions patrimoniales, la rigidité excessive de la réglementation du travail et un dialogue social encore insuffisant génèrent la réticence des entrepreneurs à faire grossir leurs entreprises.

En Allemagne cet ancrage dans le territoire d'entreprises familiales génère deux autres conséquences, d'ordre culturel mais aux résultats économiques bien concrets :

  • une très grande solidarité entre les entreprises de chaque Land, avec une relation client/fournisseurs différente et une plus grande fidélité, la réunion des forces - là où la France se caractérise par l' éparpillement et par des « patrons managers » qui ont financiarisé l'industrie ;
  • une alliance solide dans les Länder entre ces entreprises et les banques.

Bien que ce diagnostic ait été fait depuis longtemps, et bien que des efforts aient été réalisés autour des pôles de compétitivité par exemple, nous sommes encore bien loin du compte. C'est pourquoi, outre les orientations macro-économiques favorables à la compétitivité, nous avons besoin d'une véritable stratégie visant à faire naître, à développer et à conforter un tissu économique local et national autour d'un plus grand nombre d'entreprises familiales.

Tout ceci ne devrait-il pas et ne pourrait-il pas faire l'objet d'une mobilisation nationale ?


Pour la France et pour Grenoble, des solutions inspirées de vos réussites

, 20:26

Dans un billet du 14 juin 2011, Se rassembler pour agir, je disais déjà comment, « voyant les choses d'un autre point de vue, je [perçois] davantage les priorités et l'urgence de l'action. Et je ne me résous pas de voir ma ville passer à côté de son avenir, de même que je ne me résous pas de voir mon pays et l'Europe incapables de défendre ensemble un modèle de développement économique porteur d'espoir. »

J'appelais alors les forces politiques à se tourner vers des objectifs d'avenir et à s'extraire des querelles de personnes.

J'ai contribué sincèrement en 2010 et en 2011 à cette ambition, y compris à Grenoble. Le résultat est hélas affligeant.

Le débat national ne décolle pas des batailles de préaux où il semble se complaire et peine à faire surgir des propositions crédibles face à des menaces et des angoisses qui méritent d'autres attitudes.

Urgent hier, le besoin d'innover et de rassembler dans l'action publique est devenu aujourd'hui une exigence vitale.

C'est pourquoi j'ai décidé de reprendre l'initiative. Non pour créer une nouvelle chapelle, mais au contraire pour donner la possibilité à tous ceux qui veulent valoriser leur expérience au service d'une action publique efficace et non partisane de le faire et de contribuer ainsi très concrètement aux solutions nous permettant de rebondir.

C'est le but essentiel du club Agora : faire émerger dans la sphère publique des solutions puisées à la source d'expériences réussies ailleurs en France ou en Europe. Des expériences acquises par les membres du club dans leur parcours dans la société civile et dont ils veulent réussir la « transfusion » dans l'action publique.

Des solutions pour l'emploi d'abord. Offrant à nos salariés et nos entreprises un avenir économique, proposant des moyens de rebondir et de retrouver confiance.

Des solutions pour nos villes également. Elles souffrent de tous les symptômes de notre société et semblent en panne de remèdes, de plus en plus impuissantes face à des questions de plus en plus lancinantes.

Grenoble 2014, que j'ai créé avec un statut de parti politique, viendra prolonger localement les réflexions et les propositions issues de ces échanges. Là encore, peu importe l'histoire politique ou la filiation idéologique de chacun, le but étant précisément de sortir frontières idéologiques et de dépasser les clans pour servir l'intérêt général par l'efficacité et la crédibilité retrouvées de l'action publique.

On est loin d'avoir tout tenté ! La place pour des solutions innovantes est considérable. D'autres pays, d'autres villes ont su partiellement le faire alors même qu'ils disposaient souvent au départ de moins d'atouts que nous.

Voilà ce que je vous propose que nous fassions ensemble ; car si vous êtes comme moi, vous ne pouvez rester stoïques et cois, vous aurez envie d'agir et vous aurez raison !

Plus d'informations

Afghanistan : 3 ans pour une prise de conscience qui aura coûté bien cher pour un résultat contreproductif.

, 23:07

Le Président Obama vient d'annoncer un changement de cap radical en Afghanistan, aussitôt suivi par une prise de position identique du Président français.

Le prétexte officiel est que, Oussama Ben Laden ayant été liquidé, la question du terrorisme ne se pose plus du tout comme avant !

Au-delà de la pirouette médiatique dont seront dupes ceux qui le voudront bien, c'est en fait l'échec total de la stratégie suivie jusqu'ici qui conduit aujourd'hui bien tardivement le Président Obama à ce revirement spectaculaire...

Aussi je ne peux résister, avec malheureusement beaucoup d'amertume, à rappeler le billet que j'avais publié il y a trois ans, lorsque la mode était d'envoyer plus de soldats dans les djebels d'Afghanistan - une stratégie qui, comme prévu, non seulement nous aura coûté cher en vies humaines, mais n'aura abouti au total qu'à renforcer culturellement, socialement et politiquement la position des Taliban dans la population afghane.

Lutter efficacement contre le terrorisme et œuvrer au renforcement en Afghanistan d'un pouvoir pro-occidental passait par une toute autre stratégie que celle consistant à devenir en quelque sorte, aux yeux des Afghans, une force d'occupation tentant d'imposer des valeurs aux antipodes de celles de la société afghane...

Se rassembler pour agir

, 00:24

C'est avec tout le recul de ces quatre dernières années, consacrées à la vie économique, que je porte aujourd'hui mon regard sur la situation de notre ville et de notre pays. Un recul qui a pour effet de donner encore plus de relief aux aspérités de notre société et de mesurer dans toute son ampleur la perte de confiance dans l'action publique.

Une action publique dont, paradoxalement, le besoin n'a jamais été aussi fort qu'en ce temps où notre destin semble nous échapper et où les décisions qui affectent nos vies semblent surgir de nulle part...

Besoin d'action pour Grenoble, qui semble de plus en plus isolée sur la scène nationale et européenne. Marginalisée à droite, elle l'est également à gauche vis-à-vis du département et de la région. Une marginalisation ponctuée par une série impressionnante d'échecs et que la mise à l'écart de DSK, sur lequel Michel DESTOT avait fondé beaucoup d'espoirs, vient encore d'aggraver.

Besoin d'action pour notre pays, qui semble de plus en plus le jouet d'un ordre mondial décidé dans les salles de marché, où le profit financier de quelques-uns met en péril l'économie réelle de toute la planète et la solidité budgétaire des États.

À l'écart de la politique politicienne, la distance prise est cependant loin de se transformer en indifférence et ne me conduit pas à rompre définitivement avec l'engagement public.

Naguère c'est déjà avec beaucoup d'hésitation et après un parcours professionnel long que je me suis présenté pour la première fois devant les électeurs de Grenoble. Et je n'ai jamais été totalement digéré par le système politique vis-à-vis duquel j'ai toujours gardé ma liberté de parole et mon indépendance d'action.

Gaulliste avant tout, j'ai toujours su préserver au fond de moi ma capacité de refus, le désir et la force de dire NON.

J'en ai payé le prix à plusieurs reprises, y compris en 2007...

Aujourd'hui, c'est comme si, voyant les choses d'un autre point de vue, je percevais davantage les priorités et l'urgence de l'action. Et je ne me résous pas de voir ma ville passer à côté de son avenir, de même que je ne me résous pas de voir mon pays et l'Europe incapables de défendre ensemble un modèle de développement économique porteur d'espoir.

Dès lors, le combat politique s'impose plus que jamais !

L'engager au plan local suppose que la volonté des forces politiques soient tournée vers le même objectif d'avenir et non centrée sur de stériles querelles de personnes. C'est pourquoi, bien qu'étant personnellement libre depuis quatre ans de tout engagement partisan, j'ai pris il y a six mois des décisions de nature à recréer les conditions de l'union à l'UMP38.

Une UMP38 qui, avec Jean-Claude PEYRIN, promet de son côté de faire le choix de l'intelligence collective pour la désignation du candidat qui recevra son soutien, qu'il fasse ou non parti de ses rangs. Car il s'agit de rassembler toutes les forces vives : droite, centre, radicaux, écologistes responsables, mais aussi au delà tant et tant de nos concitoyens désireux d'être utiles mais désespérés par l'actuel paysage politique.

Alors pourra s'engager, sur des bases rénovées, et dans une démarche guidée par le seul impératif de l'intérêt général, la construction d'un nouveau projet pour Grenoble. Et l'espoir de contribuer, au plan national, à l'émergence d'un projet politique et économique capable de fédérer une nouvelle ambition européenne replaçant l'homme et l'économie entrepreneuriale au cœur du système.

Droit de cesser le travail ou droit de le paralyser ?

, 00:21

La réforme des retraites, que l'on devrait plutôt d'ailleurs appeler 3ème étape (après Balladur 1993 et Fillon 2005), avant la 4ème étape qui sera certainement nécessaire au cours du prochain quinquennat 2012-2017, aurait mérité qu'un vrai débat puisse avoir lieu sur la manière d'allonger la durée de cotisation requise pour une retraite à taux plein.

Après tout il aurait été intéressant de connaître les effets respectifs produits sur l'équilibre des caisses de retraite, d'un côté du recul de deux ans de l'âge légal et de l'âge limite (avec en atténuation les aménagements nécessaires pour les carrières longues et pour les femmes), et de l'autre d'un simple allongement de deux voire trois ans de la durée de cotisation requise.

Car au fond pour tous les gens sérieux, ce qui devrait théoriquement être le cas de tous ceux qui aspirent à exercer des responsabilités nationales, c'est là que se situent les choix à opérer ; la certitude étant que, la durée de cotisation représentant plus de 80% du volume de cotisations d'un système de retraite par répartition, il faudra de toute façon cotiser plus longtemps. Tout le reste n'est que mensonges, fadaises ou illusions.

Ce débat chiffré et argumenté n'aura pas eu lieu, les slogans à l'emporte-pièce et les caricatures ayant pris rapidement le devant de la scène, jusqu'aux lycéens qui auront pourtant presque 40 ans devant eux pour faire les adaptations qui leur paraîtraient les plus judicieuses le moment venu !

Grèves, manifestations, on finit malgré tout par se faire une raison, même si on se dit que ceux qui manifestent avait bien des occasions, la gauche en particulier, de réformer eux-mêmes. Ils n'en ont rien fait... Et, ce qu'une majorité fait aujourd'hui, une autre majorité élue démocratiquement peut tout aussi bien le défaire demain !

Alors pourquoi tant d'acharnement ? Et pourquoi tant d'impatience ? Après deux siècles de démocratie la France n'aurait-elle pas encore appris à respecter les échéances démocratiques ?



Mais là où la ligne jaune est vraiment franchie c'est lorsque, au-delà du droit de grève qui est parfaitement respectable, une poignée d'activistes s'arroge le droit de bloquer la vie économique et sociale et les approvisionnements d'un pays. Et là où l'insupportable est atteint c'est lorsque, ayant poussé dans la rue des jeunes qui n'ont rien a y faire sur ce sujet, on feint de s'étonner des débordements auxquels ces manifs donnent lieu sous l'emprise des casseurs.

Le moment est donc venu, au nom de la démocratie, de dire STOP !

Le droit de manifester n'est pas le droit de casser.
Le droit de cesser le travail n'est le droit de paralyser le travail des autres.
Les piquets de grève sont illégaux car le pendant du droit de grève pour les uns c'est la liberté du travail pour les autres.

Ces notions simples devraient être facilement entendues par ceux qui se posent en défenseurs des droits des salariés.

À moins que leurs objectifs réels ne soient ailleurs...?

Élections internes de l'UMP38 du 23 octobre : Poursuivre les divisions ou tenter de se rassembler ?

, 20:12

logo UMPEn voie de réintégration (le 9 juillet dernier, le Comité Départemental s'est prononcé en faveur de ma réintégration à plus de 88%), je ne le suis toujours pas formellement à ce jour ; je ne suis donc a fortiori pas en mesure de participer au renouvellement des instances soumis au vote des adhérents le samedi 23 octobre prochain.

Néanmoins nombreux sont les adhérents de l'UMP38 - en particulier ceux de la première circonscription Grenoble / Meylan / Saint Ismier - qui sollicitent mon avis et me demandent de me positionner à l'occasion de cet échéance interne.

Ayant été le premier à souffrir des querelles, des divisions et des ambitions, qui nous ont fait perdre la première circonscription dans laquelle j'ai été sans discontinuer pendant 19 ans député, je suis sans doute également le mieux placé pour dire aujourd'hui « HALTE AU FEU ».

Ne reproduisons pas dans une nouvelle génération de postulants politiques les schémas destructeurs du passé.

J'ai donc fait savoir à tous ceux qui souhaitaient se présenter aux suffrages des adhérents le 23 octobre que je n'accepterai pas, que je sois réintégré ou non, une direction politique de l'UMP dans l'Isère ou dans la première circonscription, dont l'objectif essentiel serait de verrouiller le parti afin de s'assurer de sa propre investiture - ou de celle de ses proches - pour les prochaines échéances législatives, cantonales et municipales, et ce au mépris de l'intérêt de notre mouvement, et plus encore de l'intérêt général.

Or cet appel a reçu un écho.

Jean-Claude Peyrin, conseiller général de Meylan, connu pour son engagement passé auprès d'Alain Carignon, a pris l'engagement, si la liste qu'il présente aux élections internes l'emporte, de rompre avec cette pratique dévastatrice. Il s'est engagé à ce que l'UMP38, sous sa direction, s'attache à accorder son investiture pour les prochaines échéances non pas à ceux qui auraient verrouillé le vote des militants en leur faveur, mais plutôt à celles et ceux appartenant à notre famille politique - ou étant proche d'elle - qui auront les meilleures chances de gagner aux yeux de l'opinion publique.

Ce type d'engagement est de nature à nous permettre de nous rassembler, en fédérant les énergies de tous dans et hors le parti, car le score d'un candidat ayant pour argument essentiel son étiquette politique est, plus encore aujourd'hui qu'hier, voué à un échec cuisant (si je me tais depuis deux mois, c'est que j'aurais trop de choses désagréables à dire sur la politique nationale !).

D'aucuns me diront que les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent...

N'étant pas tout à fait le poussin de l'année, je connais cette maxime. C'est pourquoi j'ai averti : si cet engagement n'était pas scrupuleusement respecté je me considérerais alors de mon côté libre également de tout engagement, libre d'agir selon ma conscience et nombreux sont ceux qui savent ce que cela veut dire...

Mais au fond je crois réellement que la succession des mésaventures de ces dernières années génère aujourd'hui une prise de conscience et nourrit une volonté sincère de rassemblement, telle qu'elle m'a été exprimée par Jean-Claude Peyrin. Sa liste comporte d'ailleurs le précédent délégué de circonscription Henri Baile, mais aussi plusieurs de mes amis dont le président du groupe d'opposition municipal à Grenoble Matthieu Chamussy.

Alors, ce samedi 23 octobre doit être celui du rassemblement de notre parti, source d'une dynamique nouvelle pour tous ceux qui aujourd'hui ont à cœur, avant toute chose, de s'attacher au devenir de Grenoble et de l'Isère.

Violences, banditisme: quel diagnostic, quelles solutions ?

, 16:12

Incendie de voitures

Grenoble se signale depuis déjà de nombreux mois à la rubrique des faits divers.

Certes la capitale des Alpes, pour des raisons géographiques et historiques, a fait parler d'elle régulièrement au chapitre « mafia »... Mais jusqu'à une période récente les batailles qui agitaient le milieu ne débordaient pas du cadre des règlements de compte entre clans.

La nouveauté est sur trois fronts :

  • celui d'un banditisme qui multiplie les attaques à main armée avec menaces voire usage d'armes lourdes contre les forces de l'ordre ou contre les malencontreux otages ou simples passants...
  • celui d'une banalisation de l'usage de la violence dans la ville, qui voit se développer les petits rackets comme les violences gratuites ; une altercation dans le tramway ou entre automobiliste peut se terminer par des conséquences graves, voire par la mort de simples citoyens ne devant qu'au hasard le sort qui leur est réservé.
  • en résonance avec les deux premiers, les réactions « ethnicistes » dans lesquelles le réflexe communautariste dans ses aspects les plus primaires, assorti de l'expression du rejet le plus extrême (« à bas la France ! »), est placé au-dessus de toute règle de droit, déconnecté de toute raison et de tout bon sens.
    À Grenoble 100 voitures brûlées, des tirs à balles réelles sur des policiers pour « venger » la mort d'un bandit multirécidiviste, plusieurs fois condamné pour attaque à mains armée, et tué alors qu'il tirait à l'arme lourde sur les policiers qui le poursuivaient après le braquage du casino d'Uriage !
    À Saint-Aignan une ville assiégée, gendarmerie mise à sac, feux de signalisation détruits à la hache, arbres tronçonnés et enflammés et trois voitures brûlées, parce qu'un membre de la communauté des gens du voyage, circulant sans permis, a été tué après avoir foncé sur les policiers pour forcer un barrage !

Cette situation appelle une réflexion et une action d'une tout autre ampleur que les piètres échanges politiciens auxquels nous avons assisté à Grenoble, se bornant d'un côté à accuser l'État (voire le maire précédent !), et de l'autre, à faire porter toute la responsabilité à l'équipe municipale en place !

Car il est probable que nous n'avons pas encore atteint le fond.

Enrichis et aguerris par les trafics en tous genres qui leur ont permis de gagner des échelons dans la pègre locale, ceux que pour ma part je n'appellerai pas « les jeunes » mais plutôt « les hooligans » ont non seulement instauré leurs propres règles, mais cultivent de surcroît une haine viscérale de nos valeurs communes.

La bataille ne sera pas gagnée par un coup de menton ou une charge de cavalerie et encore moins par des échanges polis autour d'un tapis vert !

C'est bel et bien tous les moyens de l'État et de la solidarité nationale qu'il faut désormais mobiliser dans la durée et sans états d'âme pour traquer dans toutes leurs formes de manifestation cette délinquance et ce banditisme nourris de haine anti-française.
Les groupements d'intervention régionaux, idée qu'avait lancé Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur, n'ont pas rempli jusqu'ici leur mission.

Il s'agit je le rappelle de mettre en place un véritable harcellement administratif en direction de cette pègre : douanes (importation illicite, contrefaçon), répression des fraudes (travailleurs clandestins), agent du fisc (comment fait-on pour rouler dans une voiture de 150 000€ en étant RMIste?), lutte contre le terrorisme (cache d'armes lourdes) et caetera, et caetera... Dieu sait si l'État fait preuve d'imagination pour emmouscailler la vie des bons citoyens lambda ! N'est-on pas capable aussi de préciser les règles qui devraient présider à l'attribution d'allocations dans le cadre de la solidarité nationale ? Par exemple qu'est-ce qu'un parent isolé ?

Avant tout, des devoirs

Il s'agit de revenir à une lecture pionnière de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen. Pour toutes les générations qui nous ont précédés, à commencer par les soldats de Valmy, cela a d'abord été pendant des siècles des devoirs à remplir au service de la Patrie et de cet idéal.

Comment en est-on arrivé à ce que notre système éducatif, et au-delà notre société toute entière, c'est-à-dire chacun de nous, tolère que des citoyens français, sortis à seize ans du système scolaire, n'aient strictement rien appris de ce pays où il leur a suffi de naître pour devenir français ? Comment en est-on arrivé à les laisser dans la rue sans leur imposer une formation quelconque ou sans les placer dans une filière spécialisée pour leur donner, le service national ayant été supprimé, les acquis fondamentaux que l'école n'a pas réussi à leur inculquer ?

Je ne fais là qu'ouvrir le champ des actions prioritaires qu'il nous faudra conduire.
Ceci n'est pas une guerre et le problème ne sera pas réglé par une action militaire. Mais c'est bel et bien une mobilisation de tout notre corps social, dans la durée et sans faiblesse, qu'il faut structurer sans tarder, en ayant conscience que le pire est encore à venir.

Tout délai dans la prise de conscience de l'ampleur du mal et des remèdes à lui apporter sera la cause de souffrances et d'excès encore plus grands pour l'avenir.


Comptes publics - comptes sociaux : le PS est-il encore un parti de gouvernement ?

, 22:59

À voir les premières escarmouches autour des solutions à apporter aux gravissimes déficits qu'atteignent tant les comptes du budget de l'État que les comptes sociaux (Sécurité sociale et retraites) on est en droit de se demander si le parti socialiste ne s'est pas mépris totalement sur le message des urnes à l'occasion des élections régionales.

Oui, l'UMP a subit un revers électoral sans précédent dans l'histoire de la Vème République, et je n'ai pas été parmi les plus tendres pour en donner les explications. Mais cela autorise-t-il le PS à faire l'économie d'une démarche de responsabilité dans les difficultés majeures que notre pays doit affronter ? Je ne le crois pas et je pense qu'une majorité de Français ne peut être que consternée par ses prises de position récentes.

Budget de l'État

À la fin 2009 le déficit public annuel avec 143,8 milliards d'euros a atteint les 7,5 % du PIB et dépassera 8,2% en projection pour 2010.

Rappelons-nous : la relance décrétée en 2008 et 2009 pour faire face à la crise économique par le gouvernement était jugée par le PS très insuffisante, et le grand emprunt (que j'ai trouvé pour ma part anachronique) beaucoup trop modeste !

Quelles solutions proposent-ils aujourd'hui ? supprimer le bouclier fiscal ? Même si je ne suis pas un partisan du bouclier fiscal, cela représente seulement 500 millions d'euros sur les 100 milliards qu'il faudrait trouver en trois ans pour revenir à 3 % de déficit...

Faire payer les riches ? Ils sont déjà partis avec leurs fortunes, notre pays étant le dernier à pratiquer l'impôt sur l'impôt qui s'appelle ISF et qui nous coûte cher en croissance perdue.

Dans ces conditions, refuser de diminuer de façon drastique les dépenses publiques de fonctionnement est faire preuve d'une grande démagogie ou d'une grande incompétence. D'autant que dans bien des pays les sociaux-démocrates ont montré l'exemple d'une gestion moderne et défonctionnarisée des services publics.

Retraites

En 1970 il y avait 2,5 actifs pour 1 retraité, il y en a 1,5 aujourd'hui, 1,2 en 2020. Le système de solidarité par répartition, que certains économistes comparent au système Madoff (cela tient tant que les derniers acceptent de payer pour les premiers) court à une faillite certaine qui fait dire à la Cour des Comptes : « la baisse des taux de remplacement procurés par la répartition est une certitude. Rien ne l'enrayera ».

Déficit prévu en 2020 (dans 10 ans) : 50 milliards.

Là encore la réponse du PS est d'une simplicité consternante : faire payer les riches. En général il s'agit en fait des classes moyennes qui ont épargné en assurance vie ou sur certains fonds de placement et qui n'ont pas, eux, les moyens de s'expatrier.

Sécurité Sociale

La loi de financement de la Sécu prévoyait un déficit de 10,5 milliards pour 2009. Il a atteint 23,5 milliards et contrairement à la période 2004/2008 qui décrivait une trajectoire de retour à l'équilibre, la trajectoire d'aujourd'hui nous conduit vers une explosion du déficit.

Peut-on là encore se contenter de dire qu'il faut trouver des nouveaux modes de financement ?

En réalité l'heure est grave. Le rapport de Jacques Attali (pourtant ancien conseiller du Président Mitterrand) donne les prémices du scénario de science-fiction qu'avaient décrit en 2007 Philippe Jaffre et Philippe Riès dans leur livre « Le jour où la France a fait faillite ».

*****

Alors certes je ne crois pas comme d'ailleurs la plupart des observateurs sérieux :

  • que la France puisse réellement réaliser 100 milliards d'économie en 3 ans.
  • que l'allongement de la durée des cotisations retraite puisse être le seul remède au déficit du régime.
  • que le transfert vers les mutuelles ou assurances d'une part des dépenses de SS suffise a assurer la pérennité du système.

Je crois même qu'il serait nécessaire de trouver de nouvelles ressources, si par exemple un accord pouvait intervenir entre Européens et Américains sur l'instauration d'une taxe « Tobin » sur les transactions financières.

Mais je crois tout aussi nécessaire de moderniser de fond en comble la gestion de nos services publics, de fusionner les échelons administratifs redondants, de hiérarchiser les priorités de l'action publique, de responsabiliser chacun devant les quasi-certitudes qui attendent nos régimes de retraite, ou encore de mieux séparer ce qui relève de la solidarité nationale de ce qui relève de la responsabilité personnelle.

Faire croire aujourd'hui que l'heure n'est pas à la remise en question en profondeur de nos modes de gestion est encore une fois à mon sens passer complètement à coté du vent de l'histoire.

À Recap'Info sur TéléGrenoble...

, 12:20

J'étais vendredi dernier 9 mars l'invité de Christophe Revil, pour participer à l'émission Récap'Info sur TéléGrenoble.

Ce magazine amène à commenter pendant une heure l'actualité régionale et nationale. Ont notamment été traités les questions de politique nationale et les résultats des élections régionale, la situation de l'UMP locale ainsi que l'avis négatif commissaire enquêteur sur la Rocade Nord.

Richard Cazenave et Christophe Revil sur le plateau de Recap'Info

Retrouvez cette émission en ligne ainsi que d'autres vidéo de TéléGrenoble en cliquant ici.

Régionales 2010: mauvais au national, les résultats sont désastreux en Isère et calamiteux à Grenoble pour l'UMP

, 22:45

En 2004, François Fillon avait parlé d'un 21 avril à l'envers ; que dire en 2010 alors que le total gauche, à 56%, progresse de 6% par rapport à 2004 ! Pour la droite parlementaire c'est le score le plus bas depuis le début de la Vème République !...

En Isère l'UMP rassemble moins d'un électeur sur trois.

À Grenoble c'est désormais un électeur sur quatre, alors que le candidat Sarkozy a recueilli 47% aux Présidentielles 2007.

Crise, récession, enjeu régional peu lisible, les causes ne manquent pas pour tirer vers le bas la participation en général et le soutien au gouvernement en particulier, les élections intermédiaires étant généralement difficiles pour le pouvoir en place.

Mais là, le message des urnes va bien au-delà des clichés traditionnels.

Et, comme on aurait tort de croire que les Français par ce vote créditent la gauche d'une capacité à mieux faire que le gouvernement en place, quels enseignements tirer ?

  • Un enseignement national :
    L'organisation politique de la droite et du centre est à revoir. Il ne faut pas confondre unité et uniformité ; il faut une offre plus diversifiée, incarnant mieux les courants et traditions gaullistes, libéraux et centristes. Je ne doute pas que des voix s'élèveront...
  • Un enseignement régional :
    L'étiquette politique n'est pas un argument suffisant pour revendiquer l'honneur de diriger une Région comme Rhône-Alpes.
  • Un enseignement isérois et grenoblois :
    Avec des résultats pire que jamais, l'UMP isèroise et grenobloise va-t-elle enfin comprendre que l'on ne peut gagner sans travailler, sans s'ouvrir aux autres, sans porter un projet capable de fédérer les énergies et de provoquer l'élan indispensable à toute victoire ?

Voir aussi l'article du Monde.fr : Sur Internet, les militants UMP se retournent contre Sarkozy

Morne plaine

, 20:41

La campagne des élections régionales s'achève bientôt puisque nous votons les 14 et 21 mars, c'est-à-dire dans 6 jours, sans que nous ayons eu le sentiment qu'elle avait commencé...

Au point qu'à ce jour seul un électeur sur deux dit avoir l'intention de se rendre aux urnes...

Une campagne inexistante qui a suivi un mode de désignation des candidats pour le moins obscur, où les batailles de couloir ont pris le pas sur le poids démocratique réel des postulants et les arbitrages parisiens sur le choix des militants.

On reste sur notre faim s'agissant des projets régionnaux de chaque liste en présence et plus encore s'agissant de la place et de l'avenir de l'agglomération grenobloise dans l'ensemble rhône-alpin.

Comme si finalement la région n'avait pas de compétences spéficiques pour l'aménagement du territoire et l'organisation des déplacements, pour l'emploi, la formation professionnelle et l'éducation.

Comme si la pression fiscale régionale n'avait pas d'impact sur les impôts locaux.

Quant au plan national, les principaux faits qui auront émergé resteront le débat ô combien édifiant sur le passé déliquant réel ou supposé de la tête de liste P.S dans le Val d'Oise et les écarts de jeunesse d'actuels dirigeants de l'UMP, ou encore la désignation par le Président de la République de Didier Migaud comme successeur de Philippe Séguin à la tête de la Cour des Comptes !

Une désignation qui accroît la perplexité des électeurs de droite, car sans nier les capacités du Président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, cette décision est davantage de nature, en pleine élection régionale, à entretenir la confusion (un gestionnaire de gauche vaut bien un gestionaire de droite ?), que de créer une dynamique de rassemblement autour de l'UMP !

Une décision qui permet aussi hélas de confirmer a contrario la faible influence de la droite grenobloise et iséroise dans les décisions parisiennes, et augurant mal de la capacité de ses représentants à faire avancer les dossiers d'avenir à Lyon comme à Paris...

Oui décidément, morne plaine...

Infrastructures : interpellons les candidats aux élections régionales

, 11:40

À l'approche des élections régionales, l'AG3D - Association Grenoble Développement et Désenclavement Durables - a souhaité interpeller les candidats aux élections régionales sur le développement de nos infrastructures.

En tant que président de l'AG3D j'ai donc adressé une lettre (dont vous retrouverez le libellé ci-dessous) aux candidats de notre département afin de connaître leur position et surtout leurs propositions pour sortir Grenoble et l'Isère de la paralysie des déplacements.

N'hésitez pas à relayer ce message en contactant vous-mêmes les candidats ou lors des réunions publiques et de vos rencontres avec les candidats. logo AG3D

Grenoble le 12 février 2010

Madame, mademoiselle, Monsieur,

Vous êtes candidat aux élections régionales de mars 2010 ; c'est à ce titre que nous souhaitons connaître vos propositions afin de désenclaver l'agglomération grenobloise grâce à des infrastructures de déplacement durables.

Sur ces sujet prioritaire, l'AG3D s'est employée depuis deux ans à fédérer les acteurs économiques, les décideurs de tous bords et les forces vives de Grenoble autour de projets qui recueillent aujourd'hui, sinon une unanimité totale, du moins un très large consensus.

C'est le fruit de cette démarche consensuelle qui est résumé dans le document que nous vous adressons ci-joint sous le titre :

« Pour Grenoble construisons les infrastructures du XXIème siècle »

Ce document expose de façon précise nos attentes majeures tant sur le plan routier que ferroviaire, ainsi que pour les échanges internes à agglomération avec la conjugaison de toutes les technologies dont le transport par câble et le tramway.

C'est autour de ces propositions que nous attendons aujourd'hui la mobilisation de tous, et en particulier la vôtre car le Conseil Régional est une instance clé en matière d'aménagement du territoire, en particulier pour un projet TGV et une relation SNCF Grenoble / Lyon dignes de ce nom..

Je viens donc très précisément aujourd'hui vous demander de prendre position sur ces objectifs très concrêts, et de nous indiquer, si vous êtes d'accord avec celles-ci, que vous vous engagez à les soutenir et à vous battre pour leur réalisation dans le cadre de votre futur mandat.

Je vous remercie de bien vouloir me faire part de votre réponse pour que puissions en faite état dans le cadre de cette consultation démocratique.

Richard CAZENAVE Député honoraire

Pour plus d'informations sur l'AG3D visitez le site web ou consultez le dépliant.

Burqa : ne tergiversons pas !

, 14:39

Le débat sur la burqa revenant dans l'actualité je ne peux que rappeler ci-dessous la position que j'avais exprimée le 23 juin 2009.

J'ajoute que depuis lors cette conviction n'a fait que se raffermir. Et qu'à la question de savoir s'il faut où non une loi d'interdiction totale dans tout espace public (et donc y compris dans la rue) ma réponse est catégoriquement OUI.

Et que l'on ne vienne pas me sortir l'argument « bateau » de la « stigmatisation ». Le billet ci-dessous, comme tous les débats à ce sujet le dit assez clairement : le voile n'est pas un précepte islamique mais une pratique culturelle. Une culture totalement étrangère à la nôtre, qui agresse nos valeurs et doit donc être combattue de façon radicale.

Burqas sous la Tour Eiffel

Photo Under The Eiffel : Unspoken (Part 2) par Jay-Chili sous licence CC-By-NC-SA


La burqa en débat (23 juin 2009)

La première fois que j'ai vu une femme porter la burqa, c'est-à-dire le voile intégral qui ne laisse apparaître que les yeux, voire qui les dissimule derrière un grillage, c'était en Afghanistan.

Nous étions en l'an 2000 et pourtant j'avais l'impression d'avoir fait un saut dans le moyen-âge.

Deux Islam s'y affrontaient :

  • chez le commandant Massoud dans la vallée du Panshir des femmes dévoilées étaient maîtresses d'école.
  • d'autres traditions tribales imposaient quant à elles la burqa.

Dans les deux cas les imams validaient pleinement, au nom du même Islam, les choix et les pratiques des différentes communautés. Ce qui revient à dire que la burqa n'est pas une résultante de préceptes coraniques, mais bel et bien un choix idéologique, politique et culturel et non un choix religieux.

Des choix qui sont donc la résultante de règles de vie en vigueur dans une société donnée.

Et il est clair que notre société française, basée sur la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, sur l'égalité homme-femme, mais également sur une tradition culturelle héritée de sa longue histoire, ne peut tolérer des pratiques aussi contraires à ses valeurs.

En poussant la logique de ce raisonnement, on peut même dire que l'existence de pratiques sur notre sol telles que le port de la burqa constituent une forme d'agression de nos règles de vie commune et de nos valeurs républicaines.

J'ignore si le débat doit aboutir à légiférer mais, si tel devait être le cas, le législateur devrait à mon sens réfuter par avance tout argument visant à l'accuser d'islamophobie puisque, comme je vient de le rappeler, la burqa n'est pas la résultante d'un choix religieux mais bien d'une pratique sociétale.

D'autre part, je suis surpris de voir que personne ne met en avant les exigences minimales de la sécurité publique. N'est-il pas normal d'être en mesure d'identifier aisément les citoyens dans la rue, d'éviter qu'une personne recherchée ne se dissimule sous ce type de vêtement ? Voire la sécurité dans la circulation de personnes ainsi limitées dans leurs mouvements et leur vision ?

En résumé il ne me paraît pas le moins du monde scandaleux ou attentatoire à la liberté religieuse que d'interdire le voile intégral dans la rue. Ce qui me paraîtrait scandaleux au contraire serait que l'on tolère dans notre société le développement de telles pratiques, qui sont étrangères à toutes les valeurs sur lesquelles elle repose.

Lien vers le billet original

Philippe Séguin, une haute figure de la République

, 12:17


Philippe Séguin aurait pu prétendre aux plus hautes destinées.


Dans sa génération d'hommes publics il est sans doute celui qui nous a le plus marqué par l'intensité de ses convictions, par la force de son caractère.

Un caractère à son image, tout d'un bloc, qui a été aussi sa faiblesse... Car ce républicain intransigeant a, à plusieurs reprises, alors qu'il tenait dans ses mains les clefs de la réussite suprême, brisé lui-même un destin qui semblait tout tracé.

Aussi éclatant dans son rire qu'il pouvait être sombre dans ses pensées, j'ai aimé cet homme qui dissimulait si mal ses sentiments.

Avec Philippe Séguin à Grenoble en 1990

J'ai aimé aussi chez lui son parcours.

Lui, le petit tunisois, par ses seuls mérites, aura trouvé dans l'école de la République le moyen de se hisser sur les plus hautes marches de la réussite sociale et de la reconnaissance publique.

C'est cette République-là, celle du mérite et non de la naissance, celle qui autorise à chacun, quelle que soit son origine, les plus belles ambitions.

C'est à cette France-là qu'il était viscéralement attaché.


En trente années de vie publique nos routes ont été souvent communes, et parfois complices.

Le dernier sourire, la dernière poignée de main que nous avons échangés datent à peine d'un mois. Jacques Chirac nous avait rassemblés autour de Sylvie Gir, la secrétaire générale du groupe U.M.P à l'Assemblée Nationale, à laquelle il remettait la Légion d'Honneur. Un groupe (R.P.R) que Philippe Séguin avait présidé avant d'accéder aux fonctions de Président de l'Assemblée nationale.


Sa disparition me touche profondément, comme elle affecte je pense tous ceux qui l'ont côtoyé et aimé. Et cette haute figure qui nous quitte aujourd'hui est, incontestablement, aussi une perte pour notre pays et pour notre vie publique.

Identité ou Unité nationale ?

, 23:10

Entre référence aux racines chrétiennes de la France et aux valeurs de la laïcité de la République Française, le débat sur l'identité nationale semble s'enliser, tiraillé entre des tendances et des aspirations contradictoires...

Ainsi posé, il conduit, comme l'a souligné récemment Alain Juppé, à une question centrale :

« Est-ce que la France, est-ce que la République Française est islamo-compatible ou pas ? »

Il répond un peu plus loin a cette question :

« Évidemment oui. À une condition : devenir français implique évidemment le respect d'un certain nombre de valeurs communes, et une certaine retenue ».

Autrement dit et c'est une autre évidence, certaines pratiques de l'islam sont bel et bien en opposition avec nos valeurs communes.

Dès lors, le débat sur l'identité nationale se résume à un débat sur l'islam et la République, avec les risques que cela comporte de débordements des deux côtés.

C'est pourquoi au terme l'identité nationale je préfère celui d'unité nationale, de cohésion nationale, voire de fierté nationale, car ces termes transcendent tous les clivages et nous donnent toutes les armes pour imposer, sans aucune faiblesse vis-à-vis de quelque religion ou de quelque communauté que ce soit, les valeurs pour lesquelles les Français de toutes origines ont versé leur sang dans tous les combats que la France a menés depuis des siècles pour sa liberté et le rayonnement de ses idées.

Ces même valeurs qui lui permettent aujourd'hui d'être autre chose qu'1% de la population mondiale...

Je rejoins donc ici pleinement les mots de Michèle Alliot-Marie, dans une tribune où elle s'exprime en ces termes :

« Le débat sur l'identité nationale conduit à la question plus fondamentale de l'unité nationale. Les Français ont-ils la volonté de vivre ensemble, l'envie de partager un destin commun ? Vivre ensemble exige l'acceptation de règles communes, de valeurs partagées. Les valeurs expriment l'adhésion à une conception analogue de l'individu, de la famille, de la société. Les règles déclinent ces valeurs de démocratie, de respect de l'homme, de tolérance et de liberté. Nos valeurs sont nées et se sont affirmées à travers notre histoire, ses grandeurs et ses parts d'ombre, les épreuves et les réussites. Elles participent à l'identité nationale. Mais l'unité nationale ne se résume pas à une référence au passé qui a construit notre État. Elle n'est ni nostalgie ni conservatisme. Elle est aspiration, mouvement qui appelle au rassemblement, qui ouvre les bras à ceux qui partagent la volonté de construire un avenir commun. »

En résumé, alors que le débat sur l'identité nationale nous conduit inévitablement à un affrontement inter-religieux et inter-communautaire, celui sur l'unité nationale, tout en nous donnant toutes les armes pour agir sans faiblesse contre toutes les dérives (et notamment mais pas seulement celle des islamistes), permet de transcender ces questions et de continuer à porter un modèle qui a fait la réussite de notre pays et qui nous permet pour aujourd'hui et pour demain, comme le disait le Général De Gaulle, de nous faire une certaine idée de la France.

Une France fière de son drapeau et de son hymne national, de son histoire et des ses valeurs, qui respecte l'individu dans ses croyances et dans ses origines, mais proscrit avec la plus grande fermeté toute dérive communautariste ou sectaire.

Les élans d'Estrosi à Grenoble

, 11:53

Ayant vu dans la presse que Christian Estrosi tenait une réunion à Grenoble, je me suis rendu mardi 22 à l'hôtel Président pour l'écouter.

Et puisque le ministre de l'industrie, par ailleurs conseiller politique de l'UMP, nous a à cette occasion fortement invités à participer aux débats et à exprimer en toutes occasions nos idées et nos convictions (dont la diversité est si précieuse au sein du grand mouvement populaire et ouvert que se veut l'UMP), qu'il me soit donc permis de livrer ici quelques réactions aux propos entendus lors de cette soirée.

Car, si j'adhère pour l'essentiel à l'action conduite depuis bientôt deux ans par le Président de la République et le gouvernement, je suis plus que réservé sur un certain nombre de décisions, et je suis parfois choqué par la manière dont cette action nous est présentée et restituée.

Ainsi, Christian Estrosi, dans son élan thuriféraire, se laisse parfois emporter au point de dire par exemple que « le nom du Président français, qui était jusqu'à ce jour inconnu de la plupart des dirigeants de la planète, est désormais, grâce à Nicolas Sarkozy, connu de tous ».

Oubliés, l'action de Jacques Chirac, la position courageuse de la France sur la guerre en Irak, les choix défendus dans toutes les enceintes internationales depuis plusieurs années en faveur de la taxe carbone ou de la taxe sur les transactions financières sur lesquels prospère aujourd'hui la position française, et auxquels la crise financière et économique actuelle a donné raison.

Et si, par son talent et son énergie, Nicolas Sarkozy emporte aujourd'hui une adhésion en Europe et au G20 sur ces questions, il le doit également au fait que notre pays a su, de longue date, se forger une image internationale qui lui donne un poids et un rayonnement bien au delà de son PIB !

De même si l'on en croit Christian Estrosi la droite n'avait jamais été capable avant Nicolas Sarkozy de conduire des réformes :

  • oubliée la réforme des retraites (cela doit faire plaisir à François Fillon),
  • oublié le statut de France Télécom ou d'EDF,
  • oubliées la réforme de la Sécu, les lois de décentralisation, les réformes fiscales de Balladur, la diminution de la délinquance commencée avec Jean-Louis Debré en 1995, etc...

Et, si le bilan de la droite était si mauvais en 2007, comment expliquer que les français aient choisi de la reconduire aux responsabilités nationales ?

Oui, Nicolas Sarkozy a mené une campagne intelligente en 2007 (qui n'était autre qu'une version moderne et médiatique de l'éternel thème du changement dans la continuité), mais prétendre que rien ne s'était fait avant est une caricature assez insupportable.

Quant à l'action conduite depuis 18 mois, m'est il permis de dire que je considère par exemple : que la suppression de l'ISF eut été plus efficace économiquement et au total moins injuste que le bouclier fiscal, que la loi Hadopi est une loi de pure gesticulation, que le travail du dimanche n'a pas soulevé mon enthousiasme ?

Mais le summum fut atteint sur les questions locales lorsque le ministre par ailleurs employeur de Fabien de Sans Nicolas et ami de l'ancien président de l'UMP Isère, avouait ne pas comprendre comment une ville comme Grenoble pouvait être dirigée par le parti socialiste !

Apparemment l'UMP n'a pas souvenir d'avoir provoqué la perte de la première circonscription par ses choix judicieux d'investiture, lesquels on été bien sûr sans conséquence sur le score mémorable de la droite aux municipales et la perte des deux cantons qu'elle détenait à Grenoble !

Une chose est de se faire plaisir devant une assemblée de militants qui sont là d'abord pour témoigner leur soutien à l'action du Président et du gouvernement. Malgré mon exclusion de l'UMP j'estime faire toujours partie de cette grande famille de militants car je n'ai jamais varié dans les valeurs et les convictions qui ont guidé fidèlement mes choix politiques.

Une autre chose sera de créer les conditions de la reconquête de Grenoble et de l'Isère.

Il y faudra d'autres arguments, l'emporte-pièce n'étant pas dans la culture grenobloise.

Et il y faudra une autre crédibilité, fondée tout à la fois sur un projet et sur des personnalités disposant de compétences et d'une aura à la hauteur de leurs ambitions...

Taxe carbone : le quiproquo

, 13:55

Partie d'une idée plutôt vertueuse - pénaliser la consommation excessive d'énergies fossiles, la taxe carbone est devenue le vrai casse-tête de la rentrée pour le gouvernement et le Président de la République.

Pierre Méhaignerie et le Ministre de l'Agriculture s'y opposent ; Jean-François Copé et le Président de l'Assemblée Nationale Bernard Accoyer veulent compenser cette mesure par un allégement des charges sociales ; Michel Rocard, après avoir exclu toute compensation et fixé la barre très haut (32€ la tonne de CO2) , parle aujourd'hui de compenser la perte de pouvoir d'achat ; Chantal Jouanno Ministre de l'Écologie propose de distinguer les urbains et les ruraux et de prendre en compte les critères sociaux...

Si l'on en est arrivé là, au point que Nicolas Sarkozy se donne un délai supplémentaire avant toute décision, c'est sans doute en raison d'un formidable quiproquo sur l'objectif initialement recherché, celui même qui a propulsé l'idée d'une taxe carbone sur le devant de la scène.

Car la France est loin d'être en retard sur ses voisins pour ce qui est des mesures visant à limiter l'effet de serre. Avec le Grenelle de l'Environnement, avec les investissements et incitations réglementaires, fiscales, tarifaires incitant à utiliser des énergies renouvelables et à réduire les émissions de gaz des transports, elle est dans le peloton de tête des pays pour la diminution des émissions de CO2.

Un seul chiffre : la France est responsable de 5 pour 1000 des émissions de CO2 quand les États-Unis et la Chine en représentent 50%.

Le concept de la taxe carbone est donc né au cœur de la crise, des réflexions de pays désireux d'apporter une réponse par une meilleur régulation du capitalisme mondial.

L'idée à l'origine est donc bien de faire d'une pierre deux coups :

  1. de pénaliser financièrement les importations en France (et donc en Europe) de produits impactant négativement l'environnement, soit par les conditions mêmes de leur production, soit par leurs consommations d'énergies dans les transports ;
  2. d'alimenter un fond international permettant de financer dans les pays en voie de développement des énergies renouvelables et des moyens « propres » de production.

Dans ces conditions une taxe carbone franco-française, même (et peut-être surtout) suggérée par un ancien Premier ministre socialiste, aura pour le mieux un effet cosmétique ou une valeur symbolique destinés à montrer que la France, faisant tout pour lutter contre l'effet de serre, peut légitiment revendiquer que l'Union européenne et le G20 adoptent la vraie mesure, celle qui pourrait changer la donne : celle d'une taxe carbone internationale pour un capitalisme mondial régulé et écologiquement responsable.

À défaut de quoi, cette mesure sera perçue par les premiers comme un nouvel impôt injuste, par les seconds comme une mesure contraire au plan de relance, par les troisièmes comme une mesurette écologiquement inefficace.

À mon sens la seule sortie possible pour Nicolas Sarkozy est, tout en gardant la force symbolique de la chose, de la rendre la plus indolore possible ...

Notes

Photo : Pollution in Springfield par chicagoenergy sous licence CC-By-NC-ND (Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification ).

La burqa en débat

, 22:26

La première fois que j'ai vu une femme porter la burqa, c'est-à-dire le voile intégral qui ne laisse apparaître que les yeux, voire qui les dissimule derrière un grillage, c'était en Afghanistan.

Nous étions en l'an 2000 et pourtant j'avais l'impression d'avoir fait un saut dans le moyen-âge .

Deux Islam s'y affrontaient :

  • chez le commandant Massoud dans la vallée du Panshir des femmes dévoilées étaient maîtresses d'école.
  • d'autres traditions tribales imposaient quant à elles la burqa.

Dans les deux cas les imams validaient pleinement, au nom du même Islam, les choix et les pratiques des différentes communautés. Ce qui revient à dire que la burka n'est pas une résultante de préceptes coraniques, mais bel et bien un choix idéologique, politique et culturel et non un choix religieux.

Des choix qui sont donc la résultante de règles de vie en vigueur dans une société donnée.

Et il est clair que notre société française, basée sur la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, sur l'égalité homme-femme, mais également sur une tradition culturelle héritée de sa longue histoire, ne peut tolérer des pratiques aussi contraires à ses valeurs.

En poussant la logique de ce raisonnement, on peut même dire que l'existence de pratiques sur notre sol telles que le port de la burqa constituent une forme d'agression de nos règles de vie commune et de nos valeurs républicaines.

J'ignore si le débat doit aboutir à légiférer mais, si tel devait être le cas, le législateur devrait à mon sens réfuter par avance tout argument visant à l'accuser d'islamophobie puisque, comme je vient de le rappeler, la burqa n'est pas la résultante d'un choix religieux mais bien d'une pratique sociétale.

D'autre part, je suis surpris de voir que personne ne met en avant les exigences minimales de la sécurité publique. N'est-il pas normal d'être en mesure d'identifier aisément les citoyens dans la rue, d'éviter qu'une personne recherchée ne se dissimule sous ce type de vêtement ? Voire la sécurité dans la circulation de personnes ainsi limitées dans leurs mouvements et leur vision ?

En résumé il me paraît pas le moins du monde scandaleux ou attentatoire à la liberté religieuse que d'interdire le voile intégral dans la rue. Ce qui me paraitrait scandaleux au contraire serait que l'on tolère dans notre société le développement de telles pratiques, qui sont étrangères à toutes les valeurs sur lesquelles elle repose.

Élections européennes : J- 3 semaines

, 20:17

Le dimanche 7 juin, jour de la fête des Mères, nous élirons nos députés au Parlement Européen.

Ce scrutin est généralement boudé par les électeurs, l'Europe étant jugée trop lointaine, trop technocratique et peu efficace.

Les mêmes se plaignent par ailleurs de son incursion de plus en plus grande dans notre vie quotidienne au point que la plupart des textes votés par les députés français sont aujourd'hui contraints par les directives européennes qui ont force de loi.

Les exemples foisonnent en matière de libertés publiques, la controverse sur la loi "anti-piratage" HADOPI [1] étant l'illustration la plus récente.

Le paradoxe est là : les français constatent le poids croissant des décisions européennes et parallèlement se désintéressent de la manière dont elles sont prises.

Or des faits majeurs sont survenus ces dernières années qui doivent objectivement renouveler notre regard :

  • le nouveau traité donne un pouvoir de co-décision au Parlement Européen qui ne fait donc plus de la figuration mais agit réellement en législateur et pourra donc dans l'avenir être un contre poids efficace à la technocratie bruxelloise, par exemple : la décision de faire du vin rosé en mélangeant du rouge et du blanc (!) ne pourrait être prise demain par la seule commission de Bruxelles.
  • la gestion de la crise financière lors de la présidence française a fait la démonstration que le pouvoir politique prime sur celui de la commission. C'est dans cette voie - d'une Europe qui veut peser dans le monde, qui veut mieux s'organiser pour mieux protéger ses ressortissants (et non s'élargir à l'infini...), qui veut agir dans le monde (comme elle l'a fait au G.20) pour une mondialisation régulée – que nous devons jeter nos forces.

Françoise Grossetête et Richard CazenaveCette élection européenne du 7 juin n'est donc pas anodine. Elle est l'occasion de signifier nos attentes. Et elle survient au moment ou la volonté des peuples européens a plus de chance d'être entendue et traduite en acte politique.

Le message des français sera d'autant plus fort qu'il sera cohérent. Cette cohérence ne peut à l'évidence être trouvée du côté de la Gauche qui défend des options tout aussi archaïques que marginales par rapport aux autres partis socialistes européens. Pas davantage au Modem qui joue une carte politicienne plus qu'européenne dans cette élection (et fait siéger ses députés avec les députés libéraux danois !). Elle n'est pas non plus dans la démagogie du repli sur soi et du rejet en bloc de la construction européenne .

C'est pourquoi - parce que je veux une France forte au niveau européen et une Europe forte au niveau mondial, qui porte mieux nos espérances et soit en capacité d'agir pour la défense de nos intérêts - j'apporterai mon soutien à titre privé comme à titre de Chargé de Mission départemental du Chêne, à la liste conduite dans le grand sud-est par Madame Françoise GROSSETÊTE [2] pour l'UMP et ses formations associés.

Le dimanche 7 juin, jour de la fête des Mères, faites aussi un acte pour enfants : votez !

Notes

[1] En l'occurrence, sur ce texte l'Assemblée nationale a fait de l'agitation pour rien. Ce texte est mort-né car, comme la loi DADVSI que je n'avais pas votée, il a une guerre de retard sur la réalité des médias et de la création. Il le fait de plus de la plus bête manière qui soit, avec une procédure et des sanctions aussi inacceptables par les citoyens qu'inapplicables en pratique.

[2] Photo : Françoise Grossetête, eurodéputée sortante et tête de liste UMP dans le Grand Sud-Est, à mes côtés à Sassenage le vendredi 15 mai 2009.

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