TravauxJe ne me suis pas exprimé depuis un long moment, souhaitant laisser le plus longtemps possible "à la une" la question cruciale des conséquences à tirer du désastre des dernières élections législatives à Grenoble (voir le billet Et maintenant ?).

Je voulais aussi de mon côté prendre du recul. J'ai trouvé dans les travaux de rénovation de ma nouvelle permanence, au 4ème étage du 3 boulevard Joffre, un excellent dérivatif ! Ces locaux me permettront d'accueillir en septembre tous ceux qui le désirent et de conserver, avec les bénévoles qui m'entourent, toute notre force opérationnelle en vue des prochaines échéances du printemps 2008...

Réunir des talents nouveaux, proposer un projet qui rassemble autour de l'intérêt général à Grenoble, renouveler la capacité d'écoute et de dialogue au quotidien avec les habitants, impulser une nouvelle dynamique pour l'avenir économique et le rayonnement de la capitale des Alpes, telle est notre feuille de route pour cette fin d'été 2007.


Ne pas confondre ouverture et aventure

Au plan national, le Président Sarkozy tient fermement les engagements du candidat.

Une question cependant, qui d'ailleurs ne figurait pas au programme, commence à me préoccuper sérieusement : celle de la révision constitutionnelle qui laisse se profiler en perspective une 6ème République dont je vois mal les contours. Que ce soit Jack Lang qui soit chargé de porter l'idée de suppression du poste de Premier ministre n'est pas fait pour me rassurer ! Les conséquences en cascade d'une telle décision s'apparentent à mes yeux à l'ouverture de la boîte de Pandore, car deux pistes seraient alors ouvertes :

  • celle d'institutions à l'anglaise et d'un possible retour vers un système 4ème République, car la logique de ce type de régime est la suppression de l'élection du Président de la République au suffrage universel, la seule légitimité étant au Parlement ;
  • celle au contraire d'institutions à l'américaine avec une présidentialisation accrue, avec pour conséquence soit un alignement "au cordeau" de la majorité législative sur l'exécutif, soit l'affrontement de deux légitimités (ce qui est un cas différent de la cohabitation en raison de la spécifité du partage du pouvoir sous la 5ème République).

Je vois dans tous les cas des sources d'inquiétudes et des débats peu productifs, et en rien dans ces projets les ingrédients d'une "république irréprochable".

Je n'aime d'ailleurs pas du tout cette idée d'une "république irréprochable" qui a des relents bizarres, éloignés à mon sens de la démocratie et de ses nécessaires imperfections. De plus, quelles que soient les règles du jeu, c'est toujours à l'homme et à son tempérament d'être soit du côté de ceux qui les respectent, soit du côté de ceux qui les transgressent pour se donner un avantage sur l'adversaire, à l'image du coureur cycliste qui aura trouvé dans les dernières innovations de la biotechnologie le bon produit dopant indécelable.

J'ai envie de dire « Attention » : l'ouverture voulue par Nicolas Sarkozy, louable en soi, ne doit pas nous conduire à un saut dans l'inconnu.