Immigration-codéveloppement : un débat qui n'a pas fini de rebondir
J'étais samedi, en raison de mes travaux multiples sur ce thème dont mon dernier rapport de janvier 2007 sur le codéveloppement, invité à débattre avec Jean-Pierre Dubois, Président de la Ligue des Droits de l'Homme, par le journal Libération qui organisait une impressionnante série de tables rondes lors du colloque "Vive la politique".
[1]
C'était l'occasion pour moi de réaffirmer que le chantier de l'immigration ne peut être traité par le seul mode défensif, et que la vraie réponse de fond à terme est celle du véritable décollage économique et social des pays du Sud. Notre planète, qui compte 6 milliards d'individus, en comptera 9 d'ici 40 ans ; cela veut dire concrètement que le Niger, par exemple, pays le plus pauvre au classement du PNUD, verra sa population multipliée par 5 !!!
- Il s'agit donc de développer l'aide quantitativement : actuellement elle représente 100 milliards de dollars au niveau mondial, alors que la situation et les objectifs de réduction de la pauvreté fixés à l'ONU en exigeraient 250 milliards...
- Mais il s'agit également d'avoir une aide efficace : c'est l'idée du codéveloppement, qui associe les populations migrantes originaires des régions les plus défavorisées, initié par la France, et qui depuis le colloque de Rabat de juillet 2006, suscite également l'intérêt de nos partenaires européens puisqu'il lie dans un contrat commun les pays sources de l'immigration, les pays de transit et les pays d'accueil.
Pour le court terme, la réponse défensive ne peut être ni l'immigration zéro, ni la régularisation globale qui en Espagne et en Italie a provoqué un afflux massif de nouveaux immigrants illégaux.
Sur ce point d'ailleurs, quitte à choquer certains, j'ai développé l'idée qu'il était préférable d'accueillir un certain nombre de migrants économiques désireux de chercher un emploi et de se former par la même occasion, et de permettre ainsi une "noria", mais en revanche d'être plus exigeant sur les conditions du rapprochement en raison de liens personnels ou familiaux.
De ce point de vue, la question des tests génétiques[2] me paraît un débat purement médiatique, car il concerne un nombre très limité de cas, et ne réglera en rien la question. D'autre part, ce test - dont je n'aime pas les relents - comporte des inconvénients majeurs sur lesquels je ne m'apesantirai pas, car il suffit de constater à l'étranger son absence d'impact pour le discréditer. Je préfère la voie d'une exigence économique et linguistique ainsi que le projet de loi sur la maîtrise de l'immigration de Brice Hortefeux le propose, qui me paraît de nature à tenir à l'extérieur les candidats dont la seule motivation serait le bénéfice d'allocations familiales en France.
En résumé, il s'agirait de faire un peu l'inverse de ce qui a été décidé en 1975, mais aussi de sortir d'une gestion purement médiatique de ces problèmes, et de lancer pour le long terme la véritable croisade pour le développement dont l'Afrique a besoin, et qui est de la responsabilité première et de l'intérêt vital en premier lieu de la France et de l'Europe.
Voir aussi :
Au sujet du colloque et de cette table ronde
- Vive la politique : le colloque sur Libération.fr
- Immigration • «Si on était à leur place, nous aussi on monterait dans le bateau» (Libération.fr 14/09/2007)
- Accueillir la misère du monde ? (Libération.fr 15/09/2007)
Actualités
- L'amendement Mariani au coeur du débat à l'Assemblée (Le Figaro, 18/09/2007)
- La polémique sur le projet de loi sur l'immigration fait rage (Le Point, 18/09/2007)
- Filiation et regroupement familial, par Axel Kahn et Didier Sicard (Le Monde, 17/09/2007)
- Les tests ADN pour les immigrés posent beaucoup de questions (20minutes.fr, 17/09/2007)
- Hortefeux dans la mêlée • Les députés s’apprêtent à examiner le projet de loi sur la maîtrise de l’immigration (Metro France, 17/09/2007)
- Le codéveloppement, un enjeu majeur pour la France, tribune de Brice Hortefeux dans Les Échos (31/08/2007)
Sites Internet
- Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
- Ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du co-développement
- Haut Conseil de la Coopération Internationale : Le codéveloppement, un nouveau regard sur l'immigration. La page contient d'autres liens vers des sujets connexes.
- Ligue des Droits de l'Homme
- Co-Developpement.org, espace d'information sur le codéveloppement (initiative indépendante)
Sur richardcazenave.com
- Téléchargez mon rapport sur le codéveloppement (co-écrit avec l'ancien ministre Jacques Godfrain) pour le ministre des Affaires Étrangères (janvier 2007)
- Mission parlementaire sur le co-développement (11/09/2006)
- Les points-clé de la Loi sur l'immigration (17/05/1006)
- Projet de Loi sur l'Immigration : la fin d'un tabou (12/05/2006)
Notes
[1]Photo : Libération.fr
[1]Amendement de Thierry Mariani sur les tests génétiques - consultez le texte de cet amendement sur le site de l'Assemblée nationale
Commentaires
Aider les autres c'est bien.
Etre genereux avec plus pauvre que soi, c'est bien.
Mais faut il mettre en péril l'équilibre social de notre pays, et endetter l'avenir de nos enfants pour répondre à cet idéal ?
Je comprends les motivations des migrants mais je ne crois pas possible de répondre favorablement à tous.
Maitriser la qualité et la quantité de ses flux migratoires n'est pas honteux. c'est plutôt même du bon sens.
FT
@ Franc Tireur
On est tout à fait d'accord, et je suis pour les solutions défensives et notamment celles du projet de loi de Brice Hortefeux.
Mais à long terme je redis ici que c'est notre intérêt d'avoir un Sud qui se développe, qui soit aussi en capacité d'être un futur partenaire économique et consommateur de nos produits, plutôt qu'un Sud qui ne soit qu'un pourvoyeur de misère à nos frontières. Ce n'est donc pas de la simple générosité que je prône mais bien un investissement qui correspond à notre intérêt le plus profond. D'autre part cet investissement est déjà inscrit dans notre programmation puisque l'APD a été portée de 0,35% à 0,50% du PIB entre 2002 et 2007, et sera portée à 0,7% en 2012, conformément aux engagements et de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Il n'y a pas là matière à endetter nos enfants.
Cordialement.
Donner un poisson tous les jours à quelqu'un est bien ,mais
lui apprendre en quelques jours à pêcher est bien supérieur.
Nous avons des responsabilités surtout quand les Pays du Sud
n'ont pas le juste retour des ressources de leur propres sols ou sous-sols.
Les aides actuelles sont détournées aussi par leurs propres
dirigeants ( dirigeants que souvent nous soutenons pour
pouvoir garder des avantages sur ce Pays : je pense par
exemple au Niger ou AREVA a la haute main sur l'Uranium qui
représente 67% des exportations de ce Pays ... qui brime leurs Touaregs , 8% de la population ).
Je pense qu'il faut signer des vrais accords de coopération ,
proposer à nos concitoyens de travailler dans les Pays qui en
ont besoin ... quitte à aider ces emplois !que le retour de ces
travailleurs soit valorisé ( par des points de retraite supplémentaires ou autres ).
Voilà une piste qui serait plus à notre Honneur de Pays des Droits de l'Homme.
A+
Pierre
Monsieur le Député,
J'avais pu apprécier la hauteur de votre vision du monde et de la place que la France y occupe, dans de précédents billets ainsi que dans vos réunions.
Je suis tout à fait d'accord avec vous. Comme l'avait dit Michel Rocard (je me souviens encore du tollé que cela avait provoqué à gauche) la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. C'est pour cela qu'il faut contrôler l'immigration.
Mais nous ne pouvons pas non plus nous comporter comme si la France était seule au monde, et que son destin était indépendant de tout. Nous sommes fortement liés à ces pays qui nous regardent, de l'autre côté de la Méditerranée, avec lesquels nous partageons une histoire mais aussi forcément un avenir. Cet avenir, c'est à nous, car nous seuls en avons les moyens, de le préparer.
Si nous mourions de faim chez nous, sans espoir de pouvoir y remédier, n'irions-nous pas, comme tous ces désespérés qui traversent la mer sur des coquilles de noix, tenter notre bonne fortune là où la survie est possible ?
@ Pierre
Je suis d'accord avec vous aussi : il est temps que les grandes firmes européennes qui ont bâti leur prospérité sur l'histoire coloniale et à grand renfort de corruption, aient des rapports plus équitables avec ces pays. Parmi les pays les plus pauvres d'Afrique, ne trouve-t-on pas étonnamment des pays dont le sol est riche (pétrole notamment) ?
J'ai entendu ce matin que le gouvernement, qui a un avis favorable sur le test génétique, voulait faire une commission sur ce sujet et "tester" ce test en pratique avant éventuellement de le valider.
Bref : c'est Thierry Mariani qui a posé cet amendement, qui patauge dans la boue, mais ça arrange bien le gouvernement qui garde ses chaussures propres et se débrouillera bien, d'une manière ou d'une autre, pour faire passer ce machin qu'Etienne Pinte (UMP) a qualifié de "raciste".
@ Pierre
Je ne sais pas s'il y a beaucoup d'accords de coopération, mais concernant le statut il existe déjà : le statut d'expatrié est assez intéressant puisqu'il offre deux mois de congés par an et deux aller-retour étranger-France, avec cotisations sociales pleines comme en France. Et on profite du coût de la vie moins élevé. C'est déjà pas mal, non ?
@Richard Cazenave
Entiérement d'accord avec vous. Mais le controle de l'immigaration et le co-developpement ne sont pas incompatibles. Bien au contraire.
Aidons à l'enrichissement des pays du sud, pour eviter qu'il participe à l'appauvrissement des pays du nord.
Franc - tireur
Ah !! voilà la boite de Pandore ouverte, mais ceux qui aujourdhui ne veulent pas reconnaître ce problème sous prétexte que cela est du fascisme, du racisme, de la xénophobie sont des irresponsables,
Il ne faut pas se voiler la face le regroupement familial est une immigration de peuplement qui provoque un mécontentement parmi les classes populaires françaises parce que cette immigration ne s'intègre pas.
Cette immigration ne s'intègre pas car elle ne le souhaite pas, bon nombre de barres HLM ou Actis sont de vrais petits villages dAfrique avec leurs règles, leurs lois, leurs habitudes de vie, la police elle même évite dy venir. Petit à petit cette immigration simpose dans notre quotidien, en exemple sa religion dans nos écoles, nos universités, au travail (voir laffaire des foulards) On en arrive a cette situation comique : cest à nous français de nous intégrer a eux, triste constat non ? Voilà pourquoi Le Pen est passé en 2002
De plus cette immigration connaît toutes les ficelles de la CAF , SS, CMU et autre services sociaux pour en obtenir tous les avantages trop souvent refusés aux français qui travaillent
LAfrique est un tonneau des Danaïdes dire que nous avons des responsabilité face a ces pays, je ne suis pas daccord notre contribution a leur développement est chaque année de plus en plus élevée ou vont ces sommes ??? Pourquoi ne pas en contrôler lutilisation ? Ingérence de notre part ? non cest largent des contribuables français et ceux ci ont le droit de savoir a quoi il sert.
LAfrique est un continent riche en pétrole, uranium, manganèse, fer, plomb , or et argent, ils ont voulus lindépendance, a eux maintenant de sassumer et de changer de mentalité sur beaucoup de sujets (ex : natalité : on ne fait pas des enfants quand on ne peut les élever)
Personnellement je serais pour une modification de la loi pour la nationalité : revenir au droit du sang, en latin, jus sanguinis, plutôt que garder celle du droit du sol qui accorde la nationalité à toute personne physique née sur le territoire Français, indépendamment de la nationalité de ses parents. Cela éviterai que des femmes viennent accoucher en France pour que leur enfant soit français et ainsi y rester .
Je sais que ce message va provoquer la colère des biens pensants mais cest un avis qui reflète ce que pensent les français den bas et si Sarcozy élu grâce a ces promesses électorales ne lécoute pas le FN gagnera les prochaines élections.
@ Galadriel
Je suis admirative de l'humanisme dont est empreint ton commentaire, et plus particulièrement de ta compréhension de l'Afrique et de ses problèmes... :-/
Ok, il y a des abus sur le regroupement familial et il faut régler ce problème ; il me semble qu'exiger des ressources financières suffisantes pour l'accueillant et une connaissance de base du français et des valeurs françaises pour les immigrants est déjà un bon moyen de réduire le flux. Cela évitera aussi qu'ils profitent d'allocations, CMU etc, puisqu'ils sont censés avoir des ressources financières suffisantes et donc ne pas y être éligibles.
Moi aussi je suis contre ces abus, et je pense qu'il faut réduire les flux migratoires vers la France, mais n'oublie pas que
- l'Afrique doit beaucoup sa situation à la colonisation, qui a beaucoup apporté au niveau des infrastructures mais d'un autre côté a préempté leurs ressources et a induit la corruption administrative et politique ;
- ceux qui aujourd'hui exploitent ces ressources en font un réel *pillage* : les bénéfices qu'ils en tirent leur reviennent à plus de 90% ; sur le reste, ils graissent la patte des dirigeants politiques et laissent les miettes au pays ;
- l'Afrique a une natalité forte parce qu'elle a une mortalité infantile forte et que les parents, en raison de leur pauvreté, comptent sur leurs enfants pour assurer leurs vieux jours, là où nous nous pouvons compter sur la solidarité nationale.
Un dernier mot : comme l'a dit Jean-Pierre Dubois, « si on était à leur place, nous aussi on monterait dans le bateau. » On n'empêche pas des gens, qui meurent du sous-développement dans lequel ils sont nés, de venir tenter une chance de survie là où l'herbe est plus verte.
En clair, on ne pourra rien empêcher si on ne les aide pas à se développer.
@Tika
La France est jusqu'à aujourdhui un pays démocratique du moins je lespère , chaque opinion devrait pouvoir être exprimée sans que certains crient au scandale et sérigent en victime aussi je te répond, laissant au modérateur de ce site le choix de laisser ou non ce commentaire.
Je suis toujours surpris par l'angélisme, la « colonisation » le mot dont on doit avoir honte, ce traumatisme colonial qui justifierait a lui seul le comportement des émigrés qui arrivent en France, nont ils pas étaient spoliés pendant des siècles.
Pourtant cest grâce a ces colonisateurs que routes, ponts, chemins de fer, ports, hôpitaux, dispensaires, usines, et écoles ont été construits, les maladies combattues voire éradiquées. Que lalphabétisation, lhygiène et léducation ont progressé. Que lélevage et lagriculture ont évolué. Que les guerres tribales ont cessé (pour reprendre dès le départ de ces affreux colonisateurs voir les luttes ethniques actuelles)
Tous les bénéfices de cette colonisation ont été laissés aux Africains oui ou non ? Exemple : lAlgérie lexploitant agricole ou le chef d entreprise nest pas revenu en France avec ses bêtes ou son outillage, tout est resté sur place.
Toutes ces infrastructures les ont-ils entretenues, développées? Quel pays africain a consacré une part de l'aide internationale non négligeable à les moderniser pour aider à son développement? Alors que ce manque dinfrastructures bloquent la distribution de laide humanitaire aux populations les plus fragiles celles des campagnes.
Mon humanisme ne nie pas que la colonisation a eu sa part dombres, mais cest sa part de bienfaits que beaucoup dafricains regrettent amèrement.
Ma compréhension de lAfrique et de ses problèmes est lécho damis coopérants qui ont pendant des années vécus la-bas, tous tiennent le même discours a savoir que toute importation de fonctionnement étrangers a la culture africaine ne peut quéchouer car la population oppose un front uni au développement qui nintègre pas ses propres valeurs. De plus la conception du temps chez eux est souple car la vie se déroule en fonction des marchés, des saisons, des évènements familiaux et sociaux. Les valeurs du monde du travail occidental qui sont la compétition, la concurrence, le changement, etc. ne sont pas acceptées par les sociétés africaines qui que l'on veuille ou non, sont différentes des nôtres car elles valorisent dabord la protection du groupe et sa survie.
Concernant la natalité en Afrique je te conseille Monsieur René Dumont, agronome français, spécialiste de lagriculture et de léconomie des pays du tiers-monde. Homme de gauche et militant anticolonialiste, il lutta en faveur du développement agricole du tiers-monde et contre le pillage par le Nord des ressources du Sud. Il fut le premier candidat écologiste à lélection présidentielle française de 1974. Il connaissait bien l'Afrique, dans son livre intitulé "L'Afrique noire est mal partie" 1962, lui aussi constaté que la trop forte démographie était un frein au développement.
Tous les pays africains où la natalité a chuté ont connu une nette amélioration de leur niveau de vie.
@ Galadriel
Merci pour l'angélisme :-/
Relis mon post, visiblement tu as raté des bouts.
* ce n'est pas "les gentils Africains contre les méchants Européens". C'est "les Africains qui crèvent de faim et tente leur chance en Europe, et les Européens qui ne savent plus comment répondre". Il y a des réalités qui ont une explication rationnelle ; pour autant cette explication n'est pas une excuse, elle doit juste te permettre de comprendre que ce n'est pas en fermant nos frontières qu'on arrêtera l'immigration massive, d'abord parce qu'une frontière ça se franchit toujours, ensuite parce qu'on arrête pas l'énergie du désespoir, enfin parce qu'il est difficilement tolérable de laisser tout un continent prisonnier de sa misère et de ses problèmes sans essayer de l'aider un peu (et Dieu sait que c'est si peu !).
* je ne nie pas ce que la colonisation a pu apporter aux pays d'Afrique, bien au contraire, mais il faut reconnaître qu'elle n'a pas apporté que du bon ; si aujourd'hui les infrastructures héritées de la colonisation sont délaissées, mal entretenues, c'est peut-être à cause des dysfonctionnements politico-administratifs majeurs dont ces pays souffrent, en particulier la corruption que nos grandes entreprises énergétiques entretiennent avec complaisance - d'ailleurs nos dirigeants ferment volontiers les yeux sur ces pratiques infâmes, parce qu'il ne faut pas contrarier ces gens qui ont et font tant d'argent.
* bien sûr que la natalité est un frein au développement, mais pour réduire la natalité il faut améliorer le système de santé et les soins pour des maladies aussi graves et aussi répandues que le palud ; il faut également assurer aux anciens qu'ils ne se retrouveront pas sans ressources s'ils n'ont pas suffisamment d'enfants pour les nourrir. Bref, il faut se développer, et c'est le serpent qui se mord la queue - ou alors il faut être aidé. Songe un peu à l'affaire de la trithérapie pour le SIDA, à la grande question du vaccin anti-palud (le palud est la première cause de mortalité en Afrique), et tu verras que l'Afrique n'est pas aidée.
* il est normal que l'Afrique veuille se développer à sa manière : en France après la guerre, pendant la période cruciale de la reconstruction, De Gaullle nous a sauvés des griffes du Mc Carthysme, mais qu'aurions-nous pensé sinon ? Comment aurions-nous réagi à une ingérence américaine dans la reconstruction et la gestion de notre pays ?
Tout ça justifie non pas de laisser l'Afrique se démerder avec ses problèmes inextricables, mais au contraire de l'accompagner, d'un commun accord, vers des solutions mises en place par les Africains eux-mêmes mais dont ils n'ont pas les moyens. Ce n'est pas en les fustigeant et en les abandonnant à leur sort qu'on résoudra quoi que ce soit.
Aidons-les par le codéveloppement, c'est la meilleure manière de nous aider nous-mêmes.
TIKA a un véritable sens politique : chapeau !
Bonne continuation sur ce débat.
A+
Pierre