La première fois que j'ai vu une femme porter la burqa, c'est-à-dire le voile intégral qui ne laisse apparaître que les yeux, voire qui les dissimule derrière un grillage, c'était en Afghanistan.

Nous étions en l'an 2000 et pourtant j'avais l'impression d'avoir fait un saut dans le moyen-âge .

Deux Islam s'y affrontaient :

  • chez le commandant Massoud dans la vallée du Panshir des femmes dévoilées étaient maîtresses d'école.
  • d'autres traditions tribales imposaient quant à elles la burqa.

Dans les deux cas les imams validaient pleinement, au nom du même Islam, les choix et les pratiques des différentes communautés. Ce qui revient à dire que la burka n'est pas une résultante de préceptes coraniques, mais bel et bien un choix idéologique, politique et culturel et non un choix religieux.

Des choix qui sont donc la résultante de règles de vie en vigueur dans une société donnée.

Et il est clair que notre société française, basée sur la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, sur l'égalité homme-femme, mais également sur une tradition culturelle héritée de sa longue histoire, ne peut tolérer des pratiques aussi contraires à ses valeurs.

En poussant la logique de ce raisonnement, on peut même dire que l'existence de pratiques sur notre sol telles que le port de la burqa constituent une forme d'agression de nos règles de vie commune et de nos valeurs républicaines.

J'ignore si le débat doit aboutir à légiférer mais, si tel devait être le cas, le législateur devrait à mon sens réfuter par avance tout argument visant à l'accuser d'islamophobie puisque, comme je vient de le rappeler, la burqa n'est pas la résultante d'un choix religieux mais bien d'une pratique sociétale.

D'autre part, je suis surpris de voir que personne ne met en avant les exigences minimales de la sécurité publique. N'est-il pas normal d'être en mesure d'identifier aisément les citoyens dans la rue, d'éviter qu'une personne recherchée ne se dissimule sous ce type de vêtement ? Voire la sécurité dans la circulation de personnes ainsi limitées dans leurs mouvements et leur vision ?

En résumé il me paraît pas le moins du monde scandaleux ou attentatoire à la liberté religieuse que d'interdire le voile intégral dans la rue. Ce qui me paraitrait scandaleux au contraire serait que l'on tolère dans notre société le développement de telles pratiques, qui sont étrangères à toutes les valeurs sur lesquelles elle repose.