À 60 jours de l'élection présidentielle la campagne électorale entre dans une nouvelle phase.

Une nouvelle phase qui se caractérise principalement par un retour en force de la bipolarisation autour des deux « principaux » candidats, le Président sortant Nicolas Sarkozy et « l'impétrant » PS François Hollande. J'ignore si cette monopolisation du débat autour des deux probables finalistes va se poursuivre tout au long des deux mois de campagne, tant l'opinion semble d'une grande volatilité... Et cela d'autant que, en regardant de plus près les motivations des électeurs, c'est principalement dans le refus de consacrer l'un que l'on vote pour l'autre ! (deux tiers des électeurs dans chaque camp...)

On est donc très très loin d'un vote d'adhésion dans les deux cas. Et cela fait naître ces jours-ci une rumeur nouvelle qui prend de l'ampleur car elle correspond bien au tempérament frondeur et facétieux des français : « on va réélire Nicolas Sarkozy car, décidément, Hollande ne fait pas le poids, mais on va lui coller une majorité PS dans les pattes à l'Assemblée ».

Une situation inédite

La situation est inédite, car les précédentes cohabitations étaient intervenues lors d'un renouvellement de l'Assemblée nationale dans le courant des septennat des Présidents Mitterrand ou Chirac. C'est même pour cela, et pour éviter toute nouvelle cohabitation, qu'a été institué le quinquennat, qui permet de faire coïncider systématiquement les élections présidentielles et législatives pour des durées identiques. Et c'est là qu'un rappel s'impose : en cas de conflit de légitimité entre le Président de la République et l'Assemblée nationale, c'est bien de la majorité à l'Assemblée nationale que procède le pouvoir législatif, la capacité de gouverner et d'accorder ou non sa confiance au gouvernement.

En résumé avec une majorité socialiste au Sénat et à l'Assemblée nationale suivant la réélection de Nicolas Sarkozy, celui-ci serait davantage amené à « inaugurer les chrysanthèmes » qu'à diriger la France.

On n'en est pas là, mais l'on sent bien que l'on est dans un temps où tous les revirements sont possibles jusqu'au bout …

C'est pourquoi, plus que jamais j'appelle pour ma part à un vrai débat de fond, loin des effets médiatiques et des petites phrases... Il est juste amusant de constater que les socialistes, qui ont les formules les plus assassines pour pilonner sans cesse la personnalité du Président, s'offusquent et poussent des cris d'orfraie dès lors que le même traitement leur est infligé et que les coups sont rendus !

L'exigence de vérité

La situation de notre pays, de l'Europe et du Monde, est aujourd'hui d'une gravité qui fait de l'exigence de vérité une vertu cardinale si nous voulons que notre pays ne gaspille pas les chances qui sont les siennes de sortir de cette crise par le haut et de reconquérir des emplois sur notre sol.

Tout se joue aujourd'hui à la marge, la reconquête comme la descente aux enfers. Faire aujourd'hui un diagnostic erroné, se tromper de traitement peut donc avoir des conséquences plus importantes que jamais.

J'espère que les 60 jours qui restent avant que les Français ne se prononcent permettront réellement d'avoir ce débat de fond que mérite « notre vieux et cher pays ».