Parce que les mots peuvent être des armes, et parce que le laxisme nous a conduits là où nous sommes, j'ai demandé à la Garde des Sceaux de faire appliquer la loi réprimant l'apologie du terrorisme dans toute sa rigueur.

Grenoble le 9 janvier 2015

Madame La Garde des Sceaux,

Internet et les réseaux sociaux ont été ces derniers jours les principaux vecteurs de la mobilisation et de la riposte citoyenne à l'odieux attentat terroriste qui a frappé Charlie hebdo.

Mais ils ont également mis en lumière certaines expressions de soutien à cet acte ignoble et inexcusable.

Elles constituent,dans de telles circonstances, non seulement une insulte à la mémoire des victimes mais également une provocation supplémentaire jetée à la face de notre démocratie et de notre république.

Sans même faire référence aux mesures plus récentes adoptées pour faire face à la montée de la menace terroriste, notre législation sur la liberté de la presse prévoit, depuis la loi du 18 juillet 1881, de sanctionner la provocation et l'apologie du terrorisme par cinq ans d'emprisonnement (sept ans dans le nouveau texte) et une amende de 45 000 € (75 000 € dans le nouveau texte).

C'est pourquoi je vous serais reconnaissant de bien vouloir préciser les instructions que vous n'avez certainement pas manqué de donner pour réprimer de telles atteintes à l'ordre public, conformément à vos prérogatives, aux procureurs de la république sur l'ensemble de notre territoire, et de tenir l'ensemble de nos concitoyens informés des résultats de la mise en oeuvre de l'action publique.

Vous en remerciant par avance, je vous prie de croire, Madame la Garde des Sceaux, à l'assurance de ma parfaite considération.