J’ai entendu sur RTL la ministre de l’éducation Madame Najat Vallaud-Belkacem affirmer avec un brin de suffisance que ceux qui s’alarment de la réforme des programmes du collège sont des « éditorialistes, polémistes, pseudos intellectuels » qui n’auraient rien compris.

Les professeurs de latin seraient donc toujours là à la rentrée prochaine, l’histoire de la chrétienté serait toujours au programme, il s’agit juste de « moderniser » les matières enseignées au collège et la manière de les enseigner…

La vérité est pourtant là :

  • Les matières de base, déjà si peu maîtrisées (français, langues, maths) seront concurrencées par les nouveaux enseignements « interdisciplinaires » du type « l’information, la communication et la citoyenneté » ou encore « le développement durable »
  • Le latin sera dès 2016 compris dans un de ces « enseignements pratiques interdisciplinaires », donc à l’initiative des élèves…
  • Les classes européennes bilingues, qui marchaient très bien, seront supprimées.
  • L’enseignement de l’histoire sera bel et bien remanié et, en effet, l’Occident médiéval, la chrétienté, l’humanisme, les lumières, deviennent des enseignements optionnels tandis que « l’islam ; débuts, expansion, sociétés et cultures (VII-XIIIe siècle) », thème numéro un, devient un enseignement obligatoire !...

Ce qui a fait dire à Régis Debray, pourtant très engagé à gauche « cette fausse réforme applique au domaine scolaire la vision du monde dans notre classe dirigeante, dépourvue de conscience historique ». Jean-Paul Brighelli y voit de son côté une « machine à décérébrer, un effondrement de l’idéal républicain » J’ajoute que le libellé des programmes laisse percer cette tentation permanente de cette partie de la gauche, celle qui n’a jamais aimé chanter la marseillaise, de ternir l’image de la France, de revisiter notre histoire en la jugeant avec sa pseudo morale de bazar.

Comme les 7 et 11 janvier paraissent loin ! Alors que l’urgence nous crie de revenir aux « fondamentaux », on nous propose, quatre mois plus tard, de détricoter un peu plus le pacte national et républicain…

Et de quel droit la ministre de l’éducation peut-elle ainsi, avec autant de légèreté, dénier aux collégiens l’école dont elle a bénéficié, et par d’autres attitudes et déclarations, dénier la laïcité dont elle a profité ?