Humainement insupportable, politiquement inadmissible, le drame qui se déroule quotidiennement en Méditerranée, principalement entre les côtes libyennes et italiennes, appelle des réponses sérieuses et dignes.

La France en particulier est en mesure, plus que tout autre pays européen, avec l’Italie et la Grèce qui y sont directement confrontées, de comprendre et d’analyser toutes les données de ce problème, et d’entraîner ses partenaires européens et internationaux dans la mise en œuvre de solutions.

  1. La France et l’Europe doivent agir au plus près de la Syrie, en partenariat et soutien des pays riverains pour que les chrétiens et plus généralement les victimes de l’État islamique y trouvent des conditions d’accueil convenables leur permettant d’y vivre en attendant de pouvoir retourner, la paix revenue, dans leur pays.
    Cet effort doit concerner principalement la Jordanie, le Liban et la Turquie.

  2. Les pays riverains de la Libye, Tunisie et Niger, doivent mettre en place avec notre appui une action pour démanteler les réseaux de passeurs qui opèrent pratiquement au grand jour pour recruter et racketter ; ces pays doivent être également accompagnés pour l’aide au retour dans les pays d’origine des migrants clandestins.

  3. Nous devons distinguer les demandeurs d’asile, qui doivent être accompagnés accueillis et aidés, et qui sont une petite minorité, de tous ceux qui, profitant de l’instabilité, de l’organisation insuffisante ou de la faiblesse des structures de certains pays, sont tout simplement des candidats à l’immigration clandestine. Devant le scandale du détournement de droit d’asile, l’inaction du gouvernement constitue une prime insupportable au détournement de procédure, entretien la progression de la demande (35 000 en 2007, plus de 80 000 en 2014 avec 80 % de déboutés…) et asphyxie les dispositifs locaux comme l’hébergement d’urgence. Sur ce point et plus généralement sur la réforme de notre politique migratoire et d’intégration, lire l’analyse complète et le projet détaillé, auxquels j’adhère, sur le blog de François Fillon…

  4. S’agissant de la Libye, de la maîtrise de ses côtes, de l’action contre les passeurs, deux solutions s’offrent à nous : soit le soutien de l’action des autorités libyennes, soit plus probablement, si possible à la demande de ces autorités et à défaut par un mandat de l’ONU, une action concertée des pays européens.

Devant des situations inacceptables, la noblesse de l’action publique est à l’exact opposé du talent dont font preuves nos dirigeants dans l’exercice compassionnel ; la noblesse est dans l’action, dans le service de l’État et de l’intérêt général.