Tout d'abord par l'ultimatum des manifestants qui exigent le retrait pur et simple du CPE, alors même que la négociation est possible. La représentation parlementaire peut-elle céder si simplement aux revendications de la rue ? J'ai entendu le Maire de Grenoble lui-même demander le retrait de ce texte.
Pourquoi alors les personnes qui ont manifesté contre le stade d'agglomération ne seraient-elles pas en droit d'exiger au même titre l'abandon du stade ?

Ensuite par le traitement médiatique de l'information. Ne cédant pas à la facilité, M6 Grenoble a dépêché un huissier pour le comptage des manifestants présents dans les rues de Grenoble hier. Et alors que la police en avait dénombré 26 000, le comptage de l'huissier fait état de 24 000 personnes dans les rues grenobloises. Nous sommes donc loin des 60 000 manifestants déclarés par les syndicats.

Je regrette également l'emploi persistant de certain arguments irrecevables. À titre d'exemple, j'entends encore parler de l'article 49.3. Je rappelle que cet article a été utilisé après la discussion et le vote de l'article de loi introduisant le CPE. In fine, il est donc faux de dire que Dominique de VILLEPIN est passé en force.

Je tiens aussi à dire que je considère le débat faussé car selon un sondage IPSOS/Le Monde du 25 mars, 54 % des personnes interrogées sur le CPE sont pour le maintien du texte, avec ou sans aménagements. Mais pour permettre ces aménagements, encore faudrait-il que les manifestants acceptent de négocier. Le Premier Ministre a rappelé que le délai constitutionnel devait servir à la négociation. Quelle négociation peut-être envisagée si le texte est retiré ?

Alors que les manifestants et certains médias veulent faire croire à l'opinion publique que la France entière est contre le CPE, il me semble primordial de rappeler ces quelques vérités peu entendues. Afin que les étudiants qui sont pour le CPE et contre le blocage des facs puissent eux aussi faire valoir leurs idées, et pour que la majorité des Français qui n'est pas hostile au CPE se sente soutenue et entendue.