Les arguments avancés par ceux qui appellent au retrait du CPE sont infondés. J'entends toujours beaucoup de contre-vérités auxquelles j'ai déjà répondu sur ce site.

Je tiens néanmoins à le réaffirmer aujourd'hui : les garanties qu'apporte le CPE en terme de formation, de rémunération, d'indemnisation du chômage, mais aussi d'accès au logement et au crédit bancaire, sont réelles et indéniables. Aucun stage, ni aucun CDD n'apporte aujourd'hui de telles garanties.

Il s'agit donc bien de faire reculer une précarité existante et à laquelle, je le répète, nous ne répondrons pas par l'immobilisme.

N'oublions pas la crise dans les banlieues de l'automne dernier. Les jeunes des cités n'ont pas peur du CPE et voient dans ce contrat une opportunité et un levier supplémentaire pour lutter contre le chômage des jeunes qui les touche, eux, plus durement que les autres.

Les lycéens et les étudiants qui manifestent doivent prendre conscience que ce contrat est une chance pour tous ceux qui ont le plus de difficultés pour rentrer sur le marché de l’emploi, ceux qui enchaînent stages, intérim et CDD, qui n'ont aucune formation, et qui restent en marge de l’emploi pendant des années.

En outre, le blocage des universités est une forme de contestation stérile, qui consiste à prendre en otage des jeunes qui jouent leur avenir sur les bancs de la fac. De plus, et c'est plus grave, ce blocage pénalise fortement les étudiants boursiers qui, s'ils ne réussisent pas leurs examens faute d'avoir suivi tous les cours nécessaires, risquent de perdre leurs bourses.

Rappelons les chiffres : le taux de chômage des jeunes est de 20% pour les moins de 25 ans et de 40% pour les non-qualifiés.

On ne répondra pas à ce fléau par l'immobilisme et le blocage.