J'apprends - mais il faut dire qu'étant toujours exclu de l'UMP, il est normal que je ne sois pas le 1er informé - qu'une réunion dite "publique", pour les adhérents grenoblois, s'est tenue lundi 22 octobre devant une quarantaine de personnes, place Paul Vallier. Pour une fédération qui revendique 6000 adhérents, dont la moitié pour les circonscriptions grenobloises, on mesure la portée de l'évènement !

A la décharge des adhérents grenoblois (à propos, combien en reste-t-il réellement ?!?), ils avaient été avertis la veille, c'est à dire dimanche et uniquement par mail. C'est à se demander où sont passés les militants et les moyens financiers qui, il n'y a pas si longtemps, permettaient une communication frisant le harcèlement...

C'est d'autant plus préoccupant que le but annoncé de cette réunion n'était pas moins que d'organiser une confrontation entre deux des trois candidats déclarés au sein de l'UMP Isère pour conduire une liste lors des élections municipales de mars prochain à Grenoble.

Il est vrai que ce n'est pas la première fois que la démocratie est prise en otage à l'UMP 38, et puisque ça a si bien marché jusqu'ici (en tout cas en interne, l'effet sur le grand public n'ayant pas manqué - en revanche - d'être désastreux) pourquoi s'en priver ? Je constate avec tristesse que les leçons n'ont pas été tirées. Quelle légitimité peut émaner d'un processus de cette nature ? Quelle crédibilité ?

Cela confirme l'analyse que j'ai livrée à France 3 qui m'interrogeait à la suite de l'annonce du retrait de la candidature Carignon : il ne pouvait faire moins que d'annoncer son renoncement, puisqu'on voit mal la direction nationale de l'UMP lui donner une nouvelle investiture à Grenoble après le désastre des législatives. La vraie décision serait qu'il ait la décence d'abandonner toute responsabilité au sein même de l'UMP Isère. Comment peut-on diriger un parti politique quand on est à ce point désavoué par l'opinion ?

Même Président, mêmes méthodes, on peut hélas s'attendre à la même débâcle pour les cantonales et municipales.

Tout ceci ne mériterait même pas que l'on s'y arrête s'il n'y avait, au-delà des personnes et des appareils politiques, un enjeu de taille pour l'avenir de Grenoble et des Grenoblois. Une ville prise au piège de l'idéologie verte, dans ce qu'elle a de plus rétrograde, et qui nous prépare à un destin de sous-préfecture. Car pendant que nous nous évertuons ici à refuser toute infrastructure significative qui permettrait de désenclaver notre ville par le rail et par la route, d'autres villes qui disposaient de moins d'atouts que nous au départ, se dotent de tous les instruments de l'attractivité et du rayonnement. Et si le virage n'est pas pris au printemps 2008, les années 2010 pourraient bien être celles du constat impuissant devant les dégâts irrémédiables de l'imprévision et de l'idéologie.

Mais il ne s'agit là que de l'intérêt général, un gros mot pour ceux qui ne s'intéressent qu'à leur propre personne.