Après la décision d’attribuer les Jeux de 2012 à Londres et face à la tiédeur du Comité National Olympique à soutenir un dossier français pour 2014, quoi de plus naturel alors que de s’interroger sur Grenoble 2018 ? Ces Jeux Olympiques d'Hiver non seulement célébreraient le cinquantenaire de ceux de 1968, mais permettraient aussi de donner à notre développement les impulsions dont nous avons besoin pour faire entrer définitivement Grenoble dans le XXIe siècle. La première question est de savoir si les plus hautes autorités du monde sportif et de l’Etat seraient susceptibles de soutenir ce projet. Cela demeure, il faut le rappeler, la condition sine qua non.

Une condition sine qua non

Lors de mon récent entretien avec Jean-François LAMOUR, le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative m’a dit ne pas être saisi à ce jour de cette question. Nous sommes convenus d’en reparler à la rentrée ; mais je peux d’ores et déjà affirmer qu’une candidature grenobloise ne serait pas dépourvue de sens au plan national. En outre, avec la règle tacite de l’alternance des continents, l’Europe pourrait recevoir les Jeux d’hiver en 2018, après l'Amérique en 2010 et probablement l’Asie en 2014. Grenoble serait alors dans la course. La qualité de notre dossier de candidature dépendra de notre capacité à l'inscrire dans la pérennité sur le plan économique et touristique, ainsi que dans le respect de l'environnement. Outre les équipements nécessaires déjà existants à Grenoble et que l'on pourra utiliser de nouveau, il faudrait bien sûr envisager la construction d'infrastructures supplémentaires. Mais tirons les leçons de 1968 : si certains équipements sont encore des atouts manifestes pour notre ville, d’autres en revanche ont connu une reconversion plus difficile…

L'expérience de 1968 au service de 2018

Comme en 1968, les Jeux doivent être l'occasion pour Grenoble de réunir les conditions de son développement en concentrant sur une courte période tous les moyens nécessaires dont nous avons aujourd'hui besoin. Je pense en particulier à la construction d'infrastructures de transports et de services pour l’agglomération, mais aussi à l’accès aux stations qui ne souffre guère la comparaison avec la Savoie ! D'une manière générale, il s'agit de créer des installations olympiques dans le respect de l'environnement et en pensant dès maintenant à leur utilisation future. Ne reproduisons pas l'exemple de Saint Nizier. Prévoir l'aménagement d'un tremplin de saut utilisable été comme hiver, réutiliser la piste de bobsleigh de La Plagne ou encore réaménager certains équipements construits pour les Jeux de 1968 : voici quelques pistes à explorer, qui impliquent de ne pas être strictement iséro-isérois !…

Mobilisons-nous !

Ce projet n’a de chances d’aboutir que s’il est le fruit d'une mobilisation générale. Cette candidature doit être portée par une volonté collective, entraînée par le monde sportif, promue par les élus et soutenue par les Grenoblois. De cette façon, nous offrirons à notre ville la chance de porter une nouvelle fois les valeurs universelles de l’olympisme.

Tribune publiée par Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné le 22 juillet 2005