3. Les mesures proposées par le gouvernement ont donc toutes le même objectif : sortir les jeunes de la précarité et leur permettre d'accéder dans de meilleures conditions à l'emploi.

  • Les jeunes font des stages dans de mauvaises conditions : désormais, les stages seront encadrés, les stages longs seront obligatoirement indemnisés et ils compteront dans le cursus académique.
  • Les jeunes trouvent plus facilement un emploi quand ils ont fait une formation en alternance : le gouvernement fixera des objectifs chiffrés de recrutement de jeunes apprentis pour les entreprises de plus de 250 salariés. La taxe d'apprentissage sera modulée en fonction du respect de ces objectifs.
  • Les jeunes enchaînent les CDD et les périodes de chômage souvent non indemnisées : le contrat première embauche leur permettra d'entrer immédiatement dans un contrat à durée indéterminée, avec une période de 2 ans pour faire leurs preuves et des garanties réelles et justes :
  • S'ils ont fait une période de stage, de CDD ou d'alternance dans l'entreprise qui les recrute, cette période sera décomptée des 2 ans : un jeune qui aurait fait 1 an de stage et 6 mois de CDD aura déjà fait les trois quarts du chemin.
  • Ils auront accès à des cautions pour le logement et au crédit bancaire : la fédération des banques française a pris des engagements dans ce sens.
  • Ils auront un droit à la formation dès la fin du premier mois d'activité : cela leur permettra de combler des lacunes qui auraient pu apparaître après le premier mois de travail, par exemple une maîtrise insuffisante de l'informatique ou d'une langue étrangère.
  • Le chômage sera indemnisé au bout de 4 mois : c'est une amélioration majeure.

4. Nous ne sortirons pas les jeunes de la précarité en restant immobiles.

  • Nous avons le devoir d'avancer, en prenant soin d'accompagner chaque jeune dans son parcours d'embauche.
  • Près de 60% des moins de 30 ans estiment que le contrat première embauche permettra de réduire le chômage des jeunes : quelle mesure pour l'emploi a recueilli ce degré de confiance dans les années précédentes ?
  • Il n'y a pas de proposition alternative. Le rêve caché de certains, c'est le statu quo : et le statu quo aujourd'hui n'est plus une option.

Réponses aux contre-vérités

* Le PS et le PCF dénoncent un « passage en force » du Gouvernement : c'est faux !

J-M. AYRAULT- Les Echos : « rien n’a été négocié avec les syndicats ». Le Gouvernement est en dialogue permanent avec les syndicats. Mais s’il y a un temps pour l’écoute, il y a aussi un temps pour l’action : face au chômage des jeunes, nous ne pouvons plus accepter le statut quo.

A. MONTEBOURG : une « opération éclair pour escamoter le débat parlementaire ». Au contraire, l’examen du projet de loi est avancé pour que les débats ne soient pas interrompus par les vacances parlementaires. Et si nous choisissons la procédure d’urgence, c’est parce qu’il y a effectivement urgence : 23% des jeunes au chômage, 40% pour les jeunes sans qualification.

* Des critiques accusent le CPE de précariser les jeunes : c'est faux !

Communiqué du PCF : la volonté du Gouvernement est « d’imposer la précarité à tous ». La précarité, c’est aujourd’hui que les jeunes la vivent : 70% des jeunes sont embauchés en CDD, la moitié de ces CDD durent moins d’1 mois, il faut de 8 à 11 ans aux jeunes pour accéder à un emploi stable. Le CPE est un contrat anti-précarité : un droit à la formation dès le 1er mois, un accès facilité au crédit et au logement ; une indemnisation du chômage dès le 4ème mois en cas de rupture. Quel CDD propose cela ?

Le CPE, c’est une rémunération normale garantie par la convention collective dont dépend l’entreprise : elle ne pourra être inférieure au SMIC.

B. JULLIARD - Président de l’UNEF: « Pour un jeune, il est préférable d’avoir un CDD, par exemple, de 2 ans plutôt qu’un sous-CDI, ou un sous-contrat de travail comme il est proposé ». Un CDD de 2 ans n’existe pas : la durée maximale est de 18 mois, la durée moyenne de 4 mois. Il faut savoir que 50 % des CDD sont signés pour une durée d’1 mois. C’est ça, la vraie précarité. Mieux vaut un CDI comme le CPE, avec de vraies garanties sociales, qui prend en compte les périodes de stage ou d’emploi déjà effectuées dans l’entreprise, qu’un CDD avec retour programmé à la case chômage.