TN : Pour vous, que représente le logiciel libre ? Ses valeurs sont elles compatibles (pour ne pas dire « interopérables »), avec les valeurs actuelles de la République ?

RC : Le logiciel libre est à mes yeux un bien commun pour l’humanité. À l’heure où l’on utilise de plus en plus les TIC, et où l’on s’inquiète de la fracture numérique, il est à la fois un pas vers l’accès de tous aux nouvelles technologies, et une base fondatrice sur laquelle chacun peut construire et que chacun peut enrichir en fonction de ses besoins et de ses compétences. Au niveau de la France, c’est évidemment un moyen pour les foyers à faibles revenus de s’équiper à moindres frais ; c’est aussi une opportunité de conquérir une indépendance technologique trop longtemps abandonnée à nos partenaires-compétiteurs américains. (...)

Retrouvez cette interview sur TicNews : Richard Cazenave (député de l’Isère) répond sur l’utilisation des logiciels libres à l’Assemblée nationale


VVL : D’après vous, quels sont les enjeux du logiciel libre ?

RC : Il s’agit pour moi d’un bien commun ; c’est grâce à tous et pour tous que le logiciel libre existe.

J’y vois donc deux aspects majeurs :

- un aspect économique et de souveraineté, car je crois à l’alternative qu’il représente en matière de technologies de l’information ; en s’appuyant sur l’existant et en l’enrichissant de nos compétences françaises et européennes, nous pouvons nous affranchir de la dépendance que nous subissons actuellement vis-à-vis de quelques grandes multinationales américaines. Je rappelle que c’est en grande partie grâce à la fuite de nos cerveaux que les États-Unis ont pu développer cette avancée technologique ; si nous les retenions chez nous grâce à une politique industrielle et une volonté politique forte, nous entrerions à nouveau dans une dynamique d’innovation dans le domaine des technologies de l’information.

- un aspect social, car le logiciel libre est libre de diffusion, et il est donc à la portée de toutes les poches. C’est donc pour moi un moyen de réduire la fracture numérique.

Mais le libre est aussi — et c’est fondamental — un moyen de rendre réelle l’interopérabilité, car il utilise et respecte les standards ; pas seulement ceux du marché, mais les standards ouverts et certifiés. Or le respect des standards est à mon sens la seule garantie que la technologie ne sera pas un obstacle à la communication.

Retrouvez cette interview sur Veni, Vidi, Libri : Interview de M. Richard Cazenave, député de la 1re Circonscription de l’Isère


Merci à Jean-Baptiste Balleyguier pour TicNews et à toute l'équipe de Veni, Vidi, Libri pour la pertinence de leurs questions.

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(mise à jour 30/01/2007)