Richard Cazenave étant retenu à Paris pour ses obligations parlementaires, c'est son épouse, Marie-Christine, qui l'a représenté à la commémoration du génocide arménien (1915).
Elle a prononcé en son nom le discours suivant :

« De façon tout à fait exceptionnelle, je ne peux être à vos côtés pour ce 24 avril, et de manière tout aussi exceptionnelle, j'ai demandé à Marie-Christine de vous lire mon message et de vous redire ma fidélité.

Connaissant comme moi l'Arménie et ayant partagé -avant son indépendance - avec Geneviève Tchidémian, Albert Kaladjian et Daniel Marandjian, la même émotion au monument du génocide à Erevan, il était naturel que je lui demande de me représenter aujourd'hui.

Être à vos côtés ,le 24 avril, c'est dire chaque année, inlassablement, notre refus que le temps ensevelisse une deuxième fois les victimes du génocide sous le manteau de l'oubli.

C'est aussi renforcer toujours davantage notre détermination à obtenir pour toutes ces victimes justice et vérité devant l' Histoire.

Des pas importants ont été franchis en ce sens en France par des parlementaires de tous bords, unis autour de cette cause qui dépasse les clivages.

Il nous appartient de terminer le travail entrepris et d'obtenir que l'Europe toute entière dise également sa volonté et sa détermination à ce que cette tragédie de l'Histoire soit assumée par ceux qui, en la reniant aujourd'hui, en se défaussant de leur responsabilité, sont dans l'incapacité d'en tirer les leçons...

C'est d'autant plus regrettable que nul ne songerait à rendre une Turquie moderne, ouverte, tolérante, responsable des crimes de régimes lointains.

C'est une des raisons (mais pas la seule) pour lesquelles, vous le savez, je suis et demeurerai clairement opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Europe institutionnelle.

Cette année est aussi une année particulière, parce que c'est l'année de l'Arménie, qui donne lieu - à un rythme soutenu - à des manifestations très nombreuses dont je souhaite féliciter toute la communauté et ses responsables, ainsi que les collectivités locales partenaires de tous ces évènements.

Ce sont de nombreuses occasions pour les grenoblois de prendre conscience de l'histoire de ce pays, mais aussi de mieux ressentir tous les ressorts de la civilisation, de la culture, des traditions et de l'âme de cette Arménie si lointaine et si proche, premier État au monde forgé par la pensée chrétienne.

Voilà ce que je tenais à vous dire. L' Arménie et votre communauté avec laquelle nous avons tant d'attaches sont présentes plus que jamais dans nos pensées et dans nos coeurs. »



Marie-Christine Cazenave a également rappelé que la reconnaissance du génocide arménien par l'Assemblée nationale était le fruit du travail de parlementaires de tous bords, d'hommes de bonne volonté, ainsi que l'ont rappelé à leur tour les autres députés présents.