Pierre MessmerGrenoble a eu l'immense honneur en tant que ville compagnon de la Libération de recevoir il y a moins d'un an Pierre Messmer, qui avait succédé au Général de Boissieu comme Chancelier de l'Ordre de la Libération. À cette occasion, Pierre Messmer avait trouvé des mots très forts pour parler de l'engagement, du sacrifice de ceux qui n'ont pas transigé un instant pour servir leur patrie et lui redonner sa liberté et sa dignité.

À ceux qui lui disaient « les hommes comme vous sont des héros », il répondait « les héros sont ceux qui ont donné leur vie, et non ceux qui ont survécu ».

Homme de devoir et de fidélité, il a toujours servi son pays avec le même idéal et la force de ses convictions était encore, à 91 ans, impressionnante de présence et de rayonnement.

J'ai eu la chance de croiser sa route à de nombreuses reprises, notamment lorsque j'étais délégué général en charge des Droits de l'Homme puis des Affaires Étrangères au RPR, où l'ancien Premier ministre venait apporter sa connaissance de l'histoire des peuples, en particulier en AOF où il avait exercé de nombreuses responsabilités.
Plus récemment, Président du groupe d'amitié France-Mauritanie, j'avais eu l'occasion de lui dire combien l'attachement des Mauritaniens à sa personne restait particulièrement fort et vivace ; il m'avait expliqué que c'était là une de ses principales fiertés que d'avoir réussi sa mission comme gouverneur de la Mauritanie.

Jusqu'au bout cet homme, qui a connu tant de responsabilités et qui a reçu toutes les distinctions, est resté un homme simple et vrai, un homme droit attaché aux valeurs humaines les plus fondamentales et les plus authentiques.

Faisons en sorte que sa disparition et celle des derniers compagnons de la Libération ne soit pas le signal d'un abandon de la mémoire et des valeurs qui ont porté ces hommes au service de notre pays, mais qu'au contraire nous nous fassions un devoir de perpétuer dans la France et dans le monde d'aujourd'hui les idéaux qui les ont animés.

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