Ainsi que ce fut le cas après le 11 septembre, la réponse des États-Unis à la crise est décidée et organisée autour de la seule puissance - militaire ou financière - de l'oncle Sam, comme si elle était la seule impactée par les évènements.

Le Président de la République, à la tribune de l'O.N.U ne pouvait, dès lors, pas manquer de dire qu'un débat au plus haut niveau international était indispensable pour mesurer l'ampleur des dégâts et la diversité des meures à prendre.

Mais attention ! il y a crise et crise :

  • celle qui affecte gravement le système financier Américain impacte certes notre structure bancaire, mais dans une moindre mesure que nos voisins européens ; et, s'agissant du marché interne des crédits immobiliers, il est basé essentiellement sur des prêts à taux fixes et présente des risques réduits d'insolvabilité. Il y a un vrai débat à tenir sur le mode d'intervention que doivent adopter les États, afin de ne pas dédouaner purement et simplement les irresponsables qui nous ont conduits à cette situation. En particulier, il serait scandaleux de payer des parachutes dorés à des dirigeants qui ont conduit le système à la faillite. Mais à mon sens il n'y a là rien d'immaîtrisable ; nous avons les moyens d'endiguer cette crise.
  • pour autant, nous courons bel et bien celui d'un sévère refroidissement de notre économie réelle du fait des restrictions de crédits aux entreprises, aggravées par la politique de l'Euro fort de la B.C.E.

Notre économie européenne a donc besoin d'un plan destiné à relancer une activité menacée par les restrictions de crédits, l'Euro fort et les taux d'intérêts élevés. Là se situe pour nous l'enjeu en terme de croissance pour les mois à venir.

Souhaitons enfin, si ce sommet des chefs d'États se tient, qu'il traite de la question lancinante de la régulation de la mondialisation ; et qu'il donne les signaux indispensables pour rééquilibrer le capitalisme vers l'économie productive et non vers les profits purement spéculatifs. Souhaitons que l'indignation de l'instant se transforme enfin en actes concrets.

L'emploi, le pouvoir d'achat, la rémunération du travail et de l'effort sont l'enjeu de ce que d'autres appellent tout simplement une élémentaire moralisation du libre échange mondial.