Je remercie chacun d'entre vous pour sa contribution à ce débat.

Comme je le disais dans mon billet du 2 octobre 2008, l'aspect purement financier de cette crise, s'agissant de l'Europe et plus encore de la France, n'avait rien de comparable avec les difficultés des établissements bancaires américains.

Je pense qu'après quelques hésitations et improvisations, la réponse des autorités françaises et européennes, grâce au plan concerté impulsé par la présidence française, est parfaitement adaptée à la situation.

Au-delà du très court terme (garantir les encours bancaires) elle prend en effet en compte les besoins à moyen terme de l'économie réelle, à savoir le manque de liquidités et l'absence de circulation des fonds entre banques.

Venant après la baisse des taux d'intérêts enfin décidée par la BCE, le rééquilibrage de parité entre l'Euro et le Dollar et la baisse spectaculaire du baril de pétrole, le plan européen réunit me semble-t-il toutes les conditions permettant d'endiguer le risque d'une récession profonde de notre économie.

D'autre part cette intervention se fait, pour mille raisons techniques, à coût nul pour le contribuable. Je réponds en cela à ceux qui pensent que l'on « socialise » ainsi les pertes des banques.

Chacun est en mesure de comprendre que les garanties offertes aujourd'hui seront rémunérées bien plus cher une fois la crise passée...

D'autres mesures seront sans doute nécessaires pour une relance effective mais je crois que l'on peut dire aujourd'hui que le plus gros de cette crise planétaire est derrière nous.

Il est intéressant de noter que l'Europe, pour la première fois, a joué un rôle de leader dans la solution de sortie de crise. Ce constat devrait pousser à l'avenir les dirigeants européens à croire davantage dans nos capacités collectives. Et, ce faisant, à mettre en place les mesures de régulation dont le marché européen a besoin dans une mondialisation qui ne peut se poursuivre sans elles.

Ce pourrait être la divine surprise de cette crise : la découverte par l'Europe de ses propres capacités et de son aptitude à peser sur les règles du jeu international.

À suivre donc, mais il y a là un espoir qu'il nous appartient de faire vivre.