Entre référence aux racines chrétiennes de la France et aux valeurs de la laïcité de la République Française, le débat sur l'identité nationale semble s'enliser, tiraillé entre des tendances et des aspirations contradictoires...

Ainsi posé, il conduit, comme l'a souligné récemment Alain Juppé, à une question centrale :

« Est-ce que la France, est-ce que la République Française est islamo-compatible ou pas ? »

Il répond un peu plus loin a cette question :

« Évidemment oui. À une condition : devenir français implique évidemment le respect d'un certain nombre de valeurs communes, et une certaine retenue ».

Autrement dit et c'est une autre évidence, certaines pratiques de l'islam sont bel et bien en opposition avec nos valeurs communes.

Dès lors, le débat sur l'identité nationale se résume à un débat sur l'islam et la République, avec les risques que cela comporte de débordements des deux côtés.

C'est pourquoi au terme l'identité nationale je préfère celui d'unité nationale, de cohésion nationale, voire de fierté nationale, car ces termes transcendent tous les clivages et nous donnent toutes les armes pour imposer, sans aucune faiblesse vis-à-vis de quelque religion ou de quelque communauté que ce soit, les valeurs pour lesquelles les Français de toutes origines ont versé leur sang dans tous les combats que la France a menés depuis des siècles pour sa liberté et le rayonnement de ses idées.

Ces même valeurs qui lui permettent aujourd'hui d'être autre chose qu'1% de la population mondiale...

Je rejoins donc ici pleinement les mots de Michèle Alliot-Marie, dans une tribune où elle s'exprime en ces termes :

« Le débat sur l'identité nationale conduit à la question plus fondamentale de l'unité nationale. Les Français ont-ils la volonté de vivre ensemble, l'envie de partager un destin commun ? Vivre ensemble exige l'acceptation de règles communes, de valeurs partagées. Les valeurs expriment l'adhésion à une conception analogue de l'individu, de la famille, de la société. Les règles déclinent ces valeurs de démocratie, de respect de l'homme, de tolérance et de liberté. Nos valeurs sont nées et se sont affirmées à travers notre histoire, ses grandeurs et ses parts d'ombre, les épreuves et les réussites. Elles participent à l'identité nationale. Mais l'unité nationale ne se résume pas à une référence au passé qui a construit notre État. Elle n'est ni nostalgie ni conservatisme. Elle est aspiration, mouvement qui appelle au rassemblement, qui ouvre les bras à ceux qui partagent la volonté de construire un avenir commun. »

En résumé, alors que le débat sur l'identité nationale nous conduit inévitablement à un affrontement inter-religieux et inter-communautaire, celui sur l'unité nationale, tout en nous donnant toutes les armes pour agir sans faiblesse contre toutes les dérives (et notamment mais pas seulement celle des islamistes), permet de transcender ces questions et de continuer à porter un modèle qui a fait la réussite de notre pays et qui nous permet pour aujourd'hui et pour demain, comme le disait le Général De Gaulle, de nous faire une certaine idée de la France.

Une France fière de son drapeau et de son hymne national, de son histoire et des ses valeurs, qui respecte l'individu dans ses croyances et dans ses origines, mais proscrit avec la plus grande fermeté toute dérive communautariste ou sectaire.