Poser notre regard plus loin
Je ne pourrai malheureusement être présent vendredi soir à la conférence que Nicolas Hulot donne à Grenoble[1].
J'ai prié Jean-François Noblet, avec lequel j'ai travaillé à maintes reprises, de bien vouloir m'en excuser auprès de lui. Faisant partie de la mission de l'Assemblée nationale sur l'effet de serre, ça n'est pas à la légère que j'ai accepté de signer le pacte écologique proposé par Nicolas Hulot. Je suis persuadé que nous devrions être capables dans ce pays, sur des sujets de cette importance, de prendre des engagements aptes à survivre aux alternances politiques, pour s'inscrire dans la durée et nous mettre en capacité de relever effectivement ce défi planétaire. Je peux également, ayant été conseiller municipal délégué à l'environnement dans les années 1990, et ayant signé avec la Fondation Ushuaïa une des premières conventions impliquant une ville, attester que l'engagement citoyen de Nicolas Hulot n'est pas un effet de mode destiné à s'inscrire de façon éphémère dans le débat présidentiel.
J'y serai toutefois représenté par mon suppléant, Bernard Betto.
Je ne pourrai pas non plus et cela me coûte beaucoup également, être au rendez-vous du Père Jean Fréchet, qui dédicace[2] ce même jour à Saint Paul à 18:00 son dernier ouvrage consacré à son combat quotidien, La marche des pauvres. Je sais qu'il sera entouré, mais si vous qui lisez ce billet en avez la possibilité, rendez-lui visite car vous rencontrerez un homme et un prêtre d'exception.
Le sujet qui me retient loin de Grenoble n'est cependant que fort peu éloigné des sujets de ces deux événements, car je serai à Nouakchott (Mauritanie) vendredi et samedi, puis à Bamako (Mali) dimanche et lundi, dans le cadre d'une mission confiée par le Premier ministre sur le thème du co-développement, sujet sur lequel je dois rendre un rapport pour le 31 décembre. Un des enjeux du co-développement est notre capacité à transférer, via les diasporas présentes en Europe notamment, les moyens, les savoirs et les savoir-faire favorisant un développement durable des pays source de l'immigration "de survie".
Dans tous les cas, il s'agit de comprendre d'une part notre devoir d'action, car sur tous ces sujets c'est l'ensemble de notre société qui doit se sentir concerné et responsable des solutions et des conséquences qu'implique leur mise en oeuvre ; mais d'autre part il s'agit aussi de mesurer qu'à l'échelle de la planète notre destin ne peut s'écrire s'il ne s'inscrit pas dans une vision partagée du monde.
Des sujets qui nous invitent à porter notre regard un peu plus loin dans le temps et dans l'espace...
Voir aussi :
- le site web de Nicolas Hulot dédié au Pacte Écologique
- sur richardcazenave.com : Mission parlementaire sur le co-développement
Notes
[1] Forum des Sciences et de la Démocratie, sur le thème "Effet de serre et effets de société" vendredi 1er décembre à 20:00 à l'Auditorium de la MC2 - 4 rue Paul Claudel à Grenoble - Rens : 04 76 36 50 10
[2] photo de la dédicace de La marche des pauvres prise vendredi 1er décembre, ajoutée lundi 4 décembre
Commentaires
Monsieur le député, j'aurai eu plaisir à vous rencontrer lors de cette conférence vendredi en compagnie de Nicolas Hulot et d'entendre également votre vision écologiste du monde.
J'ai eu la chance d'organiser 3 expéditions en Amazonie dont une avec 8 femmes dans les années 90 et à ce sujet nous avions échangé longuement sur les effets de serre.
Vous aviez depuis longtemps pris conscience des dangers pour notre planète et nos enfants. Vous étiez déjà pour moi résolument en avance sur la pensée de bon nombre de "personnalités" rencontrées et ce n'était en aucun cas dans un but de récupération politique mais bel et bien par soucis.
Je dois avouer que c'est suite à cette sincérité, lors de notre entretien, que je me suis investi plus avant à "vous suivre" dans votre politique. En effet c'était déjà pour vous, et ça me convenait parfaitement, UNE VISION PARTAGEE DU MONDE.
Je constate aussi que "la marche des pauvres" vous touche et que c'est également un des sujets qui vous a toujours tenu à coeur, savoir qu'un homme doit avoir de quoi manger, boire et dormir avec un travail décent, ce que vous comprenez et partagez, lors de vos visites de quartiers, auquelles j'ai pu assister.
Mais effectivement, au vu de la mission qui vous est encore demandé par le gouvernement, au vu de vos sensibilités et de vos nombreux engagements, au vu de vos très nombreux déplacements et rencontres "africaines" et des problèmes que vous abordez, il vous est sans doute plus "facile" d'être conscient des difficultés de notre planète et des hommes qui l'habitent.
Je dis sans doute plus facile car c'est en s'investissant sur le terrain et avec les hommes qu'on peut développer "le Petit Prince" qui sommeille en chacun de nous et le charisme qui peut en émerger.
On vous voit peu dans les mondanités locales grenobloises ce qui, j'imagine, vous pénalise pour les media, mais ce n'est pas dans ces mondes que vous puisez vos sources et vos inspirations anticipatives. Bravo ! et merci de ce que vous faîtes pour le pays, les français et les grenoblois, ceci toujours en toute humilité et dans le silence. Merci encore, ça me touche.
cordialement
rolandC
Merci, Monsieur le député, d'élever ainsi le débat !
Vous avez entièrement raison, nous ne pouvons pas traiter seuls les grandes problématiques de notre siècle : la misère du monde et la pollution sont deux problèmes majeurs qui ont chaque jour pour nous des conséquences palpables : il n'y a qu'à voir le nombre de pauvres gens qui viennent jusque chez nous au péril de leur vie, espérant y trouver la prospérité (et en tout cas une vie meilleure, une chance de survivre) ; il n'y a qu'à sentir que les saisons sont déréglées (avec toute les conséquences que l'on sait pour l'éco-système), et que les révolutions industrielles, que ce soit les nôtres par le passé ou celles des pays émergents aujourd'hui, n'y sont pas pour rien !
Nous ne pouvons plus agir "en solo". C'est pourquoi nous devons transformer nos belles intentions en actes concrets, et ouvrir la voie à nos partenaires à travers le monde (Dieu sait s'ils sont nombreux !) pour que tous ensemble nous puissions changer notre avenir.
Au milieu des débats rase-motte qu'on nous sert en guise de pré-campagne présidentielle, nous avons grand besoin d'hommes tels que vous, qui "posent leur regard plus loin" et ont une vrai vision pour la France, l'Europe et le monde.
Encore merci d'être là et de mener ce combat.
Si vous me permettez et suite à vos conseils, je voudrais par votre blog Monsieur le député, saluer et rendre hommage également au courage et à l'abnégation du Père Fréchet qui lutte depuis 1962 à grenoble contre la misère et la pauvreté qui sont encore de notre monde dit "civilisé".
Il est au service des autres, de tous les « cabossés » de la vie et se bat au quotidien entre la foi et la colère.
Nous pouvons le soutenir dans ses actions par notre présence, un peu de temps, par nos dons ainsi que par l'achat de ses livres, le dernier étant "la marche des pauvres" (nul besoin de commentaires, le titre se suffit à lui-même je crois).
pour le contacter:
Association Saint-Paul _ paroisse Saint-Paul _ 3 rue du Lieutenant Chabal _ 38100 Grenoble
(vous pouvez y adresser des dons)
Tél. : 04 76 09 29 41
Auteur notamment de :
"Le cri des enfants du monde, Les Oubliés du macadam, Entre la foi et la colère..."
PS: Un de ses premiers ouvrages, « Déclarons la paix », a été préfacé, privilège rare, par Jean-Paul II.
Vous avez raison dans vos commentaires, c'est "un homme et un prêtre d'exception". Merci.
Merci de parler du Père Fréchet et de son action.
J'ai moi-même eu le plaisir de le cotoyer, à l'occasion de mon mariage et du baptême d'un de mes enfants. C'est un homme remarquable de bonté, de gentillesse et d'abnégation. Son action envers les plus démunis d'entre nous, avec des moyens malheureusement trop limités, force le respect. C'est effectivement un"homme et un prêtre d'exception". Notre monde aurait besoin de beaucoup d'hommes comme lui...
Je me joins à RolandC dans son appel à soutenir ce saint homme et son action.
Etonnant et réconfortant de trouver sur le site d'un homme politique des messages de cette nature!
Le Père Frechet nous force à beaucoup d'humilité. Il est un vrai disciple du Christ, il consacre son temps, sa santé, sa vie aux plus miséreux des miséreux. Au delà même de la religion, il force l'admiration et le respect de ceux qui ont tout simplement l'amour de l'humanité.
Oui, il faut l'aider, en donnant à l'association St Paul, ne serait-ce, en cette période de Noël, que le prix d'une bouteille de champagne, ou d'une boite de chocolats, mais plus, si vous pouvez, et achetez son livre, offrez-le autour de vous.
Merci, Monsieur Cazenave d'avoir parlé de lui et de son action avec sensibilité et amitié.
Je terminerai avec une petite anecdote personnelle que j'aime bien : lorsque j'ai annoncé au parrain de mon fils que j'avais demandé au Père Frechet de lui donner le baptème (je n'habite pas sa paroisse), il m'a approuvé en ces termes : "très bonne idée, avec lui, Pierre recevra davantage de Bon Dieu!"